LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1422 ● Décès de Michelle de France, première épouse du duc Philippe le Bon

Michelle de France, second enfant du roi Charles VI et d’Isabeau de Bavière, est née à Paris, en l’hôtel de Saint-Pol le 11 janvier 1395. À la suite de négociations menées par sa mère dès 1403, elle est mariée en juin 1409, à l’âge de 14 ans, avec Philippe, comte de Charolais, fils et héritier du duc Jean sans Peur, bientôt gouverneur de Flandre. L’objectif d’Isabeau de Bavière était de rétablir des liens entre la famille royale et le duc de Bourgogne, alors que sévissait la guerre entre Armagnacs et Bourguignons, consécutive au meurtre du duc d’Orléans, frère du roi, à Paris, le 23 novembre 1407, à l’instigation du duc Jean sans Peur. En vain, puisque Michelle de France allait voir son frère être impliqué dans l’assassinat de son beau-père, Jean sans Peur, à Montereau, le 10 septembre 1419 et son époux, devenu duc, s’entendre avec le roi d’Angleterre, Henri V, jusqu’à ce que ce dernier signe, avec le roi son père, le traité de Troyes (21 mai 1420), par lequel était envisagé le rattachement du royaume de France à celui d’Angleterre, le dauphin Charles étant écarté comme inspirateur du meurtre.

Michelle de France avait apporté comme dot les villes de Péronne, Roye et Montdidier. Après la mort de Jean sans Peur, elle se vit confier par Philippe le Bon la gestion des comtés de Flandres et d’Artois. Malade, elle mourut à Gand le 8 juillet 1422. Elle fut inhumée au monastère Saint-Bavon de cette ville. Elle n’avait eu qu’un seul enfant : une petite fille, prénommée Agnès, morte en bas âge.

Quelques semaines après sa mort était signé un autre contrat de mariage, celui du duc de Bedford, régent d’Angleterre, avec Anne de Bourgogne, sœur de Philippe le Bon, désormais veuf et sans descendance… Son mariage, en 1424, avec Bonne d’Artois devait en rendre caduques les clauses prévoyant qu’Anne et Bedford recueillent à sa mort une partie de son héritage.

Françoise Autrand, Charles VI : la folie du roi, Fayard, 1986, 647 p. ; Bertrand Schnerb, L’État bourguignon, Perrin, 1999, p.146-178