Le plus maritime et le plus nomade des évêques de Dijon a vu le jour à Vendôme au printemps de 1842. Ordonné prêtre au Mans en 1865, Frédéric-Henri Oury est d’abord vicaire à La Ferté-Bernard puis, à partir de 1870, aumônier de la flotte, naviguant ainsi douze ans durant sur toutes les mers du globe, ce qui lui vaut la Légion d’honneur en 1877. Nommé évêque de Basse-Terre, il est sacré à la cathédrale du Mans le 21 juin 1885 mais n’a pas le temps de rejoindre son lointain diocèse, étant transféré à Fréjus dès mars 1886. Pour peu de temps car, juste après une visite du président Carnot à Fréjus, il est promu à Dijon en juin 1890. Il a 48 ans. À Dijon, il prend une part active à la célébration du centenaire de saint Bernard (1891), à la restauration de la cathédrale, faisant notamment ériger la flèche par Charles Suisse. En 1895, il confie à l’abbé Moissenet la reconstitution de la Maîtrise de la cathédrale. Il lance le projet du monument à Mgr Rivet, consacre, le 2 juillet 1896, la chapelle de Notre-Dame d’Étang à Velars, sans parler de la réédition de livres liturgiques diocésains. Le 8 juillet 1898, le gouvernement le nomme archevêque d’Alger où il trouve une situation un peu tendue. Ne parvenant ni à s’intégrer ni à s’imposer, il ne se plaira jamais dans cette ville où il reste cependant par obéissance quelque dix ans, y créant La Semaine religieuse d’Alger encore publiée de nos jours sous le titre Rencontres. En 1905, il offre sa démission que Pie X n’accepte qu’en 1907. Il quitte Alger en février 1908. Retiré d’abord dans la Sarthe puis près de Dijon, il meurt à Marseille où il séjournait chaque hiver, le 6 février 1921. Il repose avec Mgr Monestès (1911-1915) dans le caveau des évêques, au cimetière des Péjoces. – MdL