LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1867 ● Décès de Louis Boulanger, peintre-graveur, illustrateur

Louis-Candide Boulanger naît le 11 mars 1806 à Vercelli dans le Piémont, où résident son père, commissaire intendant de la Grande Armée et sa mère, Piémontaise. La famille semble avoir quitté très tôt l’Italie pour Paris. Après des études classiques, le jeune homme s’inscrit le 9 mars 1821 à l’École des Beaux-Arts, dans l’atelier du peintre Guillaume Guillon-Lethière et fréquente celui d’Achille Devéria. Il ne fait qu’une présentation au Prix de Rome, en 1824, à laquelle il finit logiste.

À la fois admirateur passionné et familier de Victor Hugo qu’il rencontre en 1824, Louis Boulanger se plaît à traduire en peinture, dessin ou gravure les créations littéraires de son ami. Il partage l’intimité de la famille en en devenant le portraitiste.

Il participe aux grands batailles du Romantisme, accompagne Sainte-Beuve en Allemagne en 1829 et les deux Dumas en Espagne et en Afrique du Nord en 1846. Victor Hugo, qui consacre et dédie à son ami plusieurs poèmes, contribue à l’orienter vers les sujets fantastiques qui sont nombreux au début de sa carrière ; sa lithographie de La Ronde du Sabbat (1829) fut appréciée par le poète qui la choisit comme frontispice de l’édition de 1829 des Odes et Ballades. Sa toile Les Truands ou « Vive la joie » (Salon de 1866), est inspirée de Notre-Dame de Paris. Une autre composition représente Six personnages de Victor Hugo, rappelant ainsi les maquettes des costumes exécutés par Boulanger pour plusieurs drames d’Hugo.

À partir de 1835, Boulanger commence à évoluer vers un style différent, plus statique, qui se réfère aussi bien à Véronèse qu’à la tradition classique. Il réalise le portrait de nombreuses personnalités de l’époque, dont le fameux Balzac en robe de moine (1836).

Le 14 mai 1860, l’artiste succède à Alexis Pérignon comme directeur de l’École Impériale des Beaux-Arts de Dijon et, le 7 juillet, comme directeur du musée de Dijon, établissement qu’il administrera, comme conservateur, à partir du 21 novembre 1862 jusqu’à sa mort, continuant à envoyer des œuvres aux Salons.

Décoré de la Légion d’Honneur, le 5 mai 1840, Boulanger est nommé membre résidant de l’Académie de Dijon le 29 janvier 1862. C’est dans cette ville qu’il décède le 5 mars 1867 à l’âge de 59 ans ; il est inhumé à Paris. À sa mort, Victor Hugo écrit à Madame Boulanger, le 13 mars 1867 : «Louis Boulanger était un de mes chers souvenirs. Sa jeunesse et la mienne avaient été mêlées. J’avais donné, adolescent moi-même, la bienvenue à son beau talent. »

Monique Geiger, Louis Boulanger. peintre-graveur de l'époque romantique, 1806-1867. Cat. d'exposition, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1970, 85 p., 23 p. de pl..