LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1620 ● Décès de Laurent Benard, fondateur de la Congrégation de Saint-Maur

Né à Nevers vers 1573, son père est marchand, sa mère appartient à une famille bourgeoise de Nevers. Après avoir fait profession au monastère Saint-Étienne de Nevers (prieuré de l’ordre de Cluny), il part étudier la philosophie au collège des jésuites à Bourges puis vers 1600, la théologie à la Sorbonne ; il est reçu docteur. En 1603-1604, il cherche en vain à rentrer chez les jésuites.

Nommé prieur du collège de Cluny, il s’attache à le réformer. Il se rend à Verdun où la congrégation de Saint-Vanne a rétabli la règle de saint Benoît dans sa rigueur originelle. Laurent Benard cherche à étendre en France la réforme de l’ordre des bénédictins. En 1618, lors d’un chapitre général à Paris, il fonde la Congrégation de Saint-Maur, rassemblant les bénédictins réformés de France. Ce sera une école historique à l’origine de collections monumentales (Gallia christiana, Acta sanctorum, L’art de vérifier les dates …) toujours utilisées. Laurent Benard conseille de grandes abbesses réformatrices. Il meurt le 21 avril 1620 d’une fièvre pestilentielle et est inhumé dans la chapelle du collège de Cluny.

Il a beaucoup écrit, discours moraux, exhortations à la vertu, mais ses œuvres conservées en petit nombre sont bien oubliées (G. Thuillier) : Parénèses chrétiennes, ou sermons très utiles à toutes personnes tant laïques, ecclésiastiques que régulières (Paris, Pierre Chevallier, 1616) ; Instructions monastiques sur la règle de Saint-Benoît touchant les trois vœux de la Religion, vêture, profession, réception des novices et moines étrangers, l’humilité et ses douze degrés et tous autres actes, vertus et devoirs de l’état religieux (Paris, Denys Langlois, 1618).

Henri Bremond souligne la pertinence de son analyse de la décadence de l’ordre des bénédictins et de la nécessité de l’étude, « l’abbé doit être savant … il n’a que faire de la crosse au poing ». Pour Bremond, « il a du bon sens, toutes les ardeurs d’une âme neuve et la finesse d’un observateur très délié ».

Henri Bremond, Histoire littéraire du sentiment religieux en France…, t. 1, L’humanisme dévôt, 1916, p. 228-232 ; - Guy Thuillier, « Dom Laurent Benard (1573-1620), fondateur de la Congrégation de Saint-Maur », Mémoires de la Société académique du Nivernais, t. 72, 1992, p. 71-89 ; - « Laurent Benard, 1673-1620 », Adam Billaut et les auteurs nivernais du XVIIe siècle, exposition, Nevers, 21 sept.-19 oct. 2002, Bibliothèque municipale de Nevers et Société académique du Nivernais, Nevers, 2002, p. 10-12.