LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1916 ● Décès de Jules d’Arbaumont

Jean-Jules Maulbon d’Arbaumont est issu d’une ancienne famille champenoise établie au XVIIIe s. à Dijon, où plusieurs de ses membres possédèrent des charges parlementaires. Il naît le 13 mars 1831 à Colmar où son père exerçait les fonctions de conseiller à la Cour royale ; la famille étant revenue à Dijon, il y poursuit ses études et obtient sa licence en droit en 1854. Il va alors consacrer sa longue vie à l’érudition. Vivement intéressé par l’histoire, l’héraldique, les monuments et les arts, la botanique, il acquiert une solide formation à l’ombre de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres grâce, entre autres, à Joseph Garnier et à Pierre-Philippe Guignard, respectivement archiviste et bibliothécaire municipaux, et à Arthur Morelet pour la botanique.

Admis comme associé-résidant à la Commission des antiquités du département la Côte-d’Or en 1859, titulaire en 1863, il en fut le secrétaire actif, puis un de ses plus éminents présidents. Élu en 1866 membre de l’Académie, il en fut aussi vice-président et président. Il rédige soigneusement nombre de comptes rendus de séances et assure la relecture de la plupart des articles ; on sait aussi qu’il fit de nombreuses démarches auprès de maires de Côte-d’Or pour enrichir le musée de la Commission. Il assura également de sa présence érudite nombre de sociétés savantes dont celles de Langres et de Chalon-sur-Saône, la Société bourguignonne d’histoire et de géographie ; il deviendra aussi correspondant de la Société nationale des antiquaires de France, des académies de Lyon et de Besançon. Pour la science botanique, membre de la Société Linné et de la Société botanique de France, il apporta son concours à la Société d’horticulture et de viticulture de Côte-d’Or.

On retiendra parmi ses nombreuses publications, qui figurent dans les Mémoires de l’Académie et les Mémoires de la Commissions des Antiquités, celles qui constituent encore pour les chercheurs de précieux outils documentaires en archives : Les anoblis de Bourgogne : liste par ordre chronologique des lettres d’anoblissement, de confirmation et de relief de noblesse enregistrées au Parlement et à la Chambre des Comptes de Dijon (1363-1782) (1867), L’armorial de la Chambre des Comptes de Dijon d’après le manuscrit du P. Gautier (1881), Notice historique sur la chapelle et l’hôpital aux Riches (1865). En collaboration académique avec Henri Beaune La noblesse aux États de Bourgogne, de 1350 à 1789 (1864), avec Alfred Viallanes La flore de la Côte-d’Or (1889, rééditée en 1910) et avec des membres de la Commission le Catalogue du Musée de la Commission des antiquités du département de la Côte-d’Or (1894).

Chrétien fervent et actif, il fut président de la fabrique puis du conseil de la paroisse Saint-Michel et à ce titre, il participa au projet de restauration du portail principal de cette même église. En 1903, il fut élu président de l’Association des catholiques de la Côte-d’Or. Ayant gardé une belle vitalité intellectuelle, Jules d’Arbaumont mourut le 8 mars 1916 ; il est titulaire d’une rue à Dijon, située non loin de sa maison des Argentières dont le parc planté d’arbres centenaires est, depuis 1980, propriété de la Ville de Dijon.

 

Henri Chabeuf, « Jules d’Arbaumont (1831-1916) », La Revue de Bourgogne, 1915, p. 457-463.