LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1970 ● Décès de Jean des Vignes Rouges, officier et homme de lettres

Jean Taboureau, qui prendra le pseudonyme littéraire de Jean des Vignes Rouges, est né à Bligny-sous-Beaune le 29 avril 1879. Fils d’un propriétaire vigneron, il travaille dans les vignes familiales avant de s’engager dans l’armée en 1898. Il racontera son enfance dans son roman L’Enfant dans les vignes (1932). Rapidement promu sous-officier, il entre à l’École militaire d’infanterie de Saint-Maixent d’où il sort sous-lieutenant en 1903. Affecté au 41e RI à Rennes, il poursuit des études universitaires et obtient une licence en droit. Il enseigne le français et la morale d’abord à Saint-Maixent puis à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. Sur des fondements psychologiques, son enseignement vise à former de futurs officiers aptes au commandement ; ses ouvrages en portent la marque : Deviens un chef (1936), Savoir commander (1941)… Capitaine en 1914, malgré de graves soucis de santé, il tient à servir au front.

Deux de ses plus célèbres romans racontent la guerre : Bourru, soldat de Vauquois (1916) qui sera couronné par l’Académie française et André Rieu, Officier de France (1917).

Il fonde La Revue du front et Le Souvenir. Partiellement invalide, il est affecté au quartier général ; Sous le brassard d’état-major (1919) rend compte de ce temps. Il reçoit la Croix de guerre. Il est promu chef de bataillon en 1922 et, officier de justice, rejoint le Conseil de guerre de Rouen en qualité de commissaire du gouvernement. Il se retire à Versailles en 1934. Il y meurt le 14 août 1970.

Jean des Vignes Rouges a écrit, outre ses romans et les ouvrages liés à son enseignement, de très nombreux articles et essais, notamment de « perfectionnement personnel ». Il était membre de la Société des gens de lettres. Il fut également président à deux reprises de l’Académie des sciences morales, des lettres et des arts de Versailles. Un prix littéraire porte son nom, ainsi que deux rues, à Versailles et à Beaune.

Sa devise, adoptée par l’École militaire interarmes, caractérise parfaitement sa vie : « Le travail pour loi, l’honneur comme guide ».