LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1719 ● Décès de Jean-Baptiste Delaveyne, vénérable

Né le 11 septembre 1653 à Saint-Saulge (Nièvre), J.-B. Delaveyne appartient à une famille aisée. Il étudie au collège des jésuites de Nevers puis d’Autun, reçoit de son oncle le bénéfice de sous-prieur de Saint-Saulge (1667), fait profession en 1669 et part à la Sorbonne compléter sa formation ; il est ordonné prêtre en 1676. À Paris, il découvre divers courants spirituels mais aussi les salons et les arts.

Le prieuré bénédictin de Saint-Saulge étant dans un état matériel déplorable, Delaveyne s’installe confortablement chez ses parents et mène « une vie plus mondaine que religieuse ». En 1679, une réflexion d’un curé voisin provoque chez lui un « retournement ». Désormais, il porte l’habit de son ordre, se met à l’écoute de la Parole de Dieu, s’installe dans « la cellule » et prend conscience de la misère des habitants de Saint-Saulge.

Il se consacre à la charité, au service des malades et des pauvres ; il ouvre des petites écoles et propose à quelques jeunes filles, dont Anne Legeai et Marie Marchangy, une vie en communauté. Il rédige une règle comportant vie de prière et pratique de la charité et assure leurs compétences en les envoyant se former auprès d’autres religieuses puis de médecins de Nevers. Depuis 1683, à la demande de l’abbé Bolacre, les sœurs sont parties à Nevers ; là, Anne et Marie reçoivent l’habit et s’engagent par des vœux privés. En 1685, le siège de la congrégation se déplace à Nevers ; le fondateur, tenu par sa fonction de résider à Saint-Saulge, s’efface un peu, mais son influence est présente dans la règle de la Congrégation des sœurs de la Charité approuvée par l’évêque de Nevers en 1698 et 1700.

À la mort de l’abbé Bolacre (1704), Delaveyne nomme Marie Marchangy supérieure générale. D’autres communautés s’ouvrent dans le diocèse et au-delà : 25 fondations jusqu’en 1717. La fin de sa vie est marquée par la maladie et par une accusation de jansénisme qui l’affecta beaucoup (un exemplaire de l’Augustinus lui venait d’un legs). Il meurt le 5 juin 1719, « en odeur de sainteté » ; ses obsèques sont célébrées par le curé Jérôme Deparis (Voir les Célébrations 2015, p. 38), il est inhumé dans l’église de Saint-Saulge. Il a été proclamé vénérable par le pape Jean-Paul II en 1991.

Anne-Marie Chagny-Sève, Martine Gobeau, Dom Jean-Baptiste Delaveyne (1653-1719), une figure de Saint-Saulge, un témoin pour le monde, Sœurs de la Charité de Nevers, 2013, 91 p., ill. ; André Ravier, SJ, Dom Delaveyne, fondateur des « Soeurs de Nevers », la Congrégation de Bernadette, Baume-les-Dames, IME, 1984, 84 p.