LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1969 ● Décès de Gaston Gérard, avocat et homme politique

Né à Dijon rue Amiral-Roussin le 30 avril 1878, Gaston Gérard se fait remarquer dès ses études de droit, en fondant le Théâtre des Escholiers bourguignons. Brillant avocat, figure pittoresque des procès d’assises, il est élu à Dijon conseiller général (dès 1907) faisant ses débuts politiques comme radical (Alliance démocratique). Mobilisé, il finit la guerre comme capitaine. Il est élu maire de Dijon (1919-1935) à la tête d’une liste de vaste rassemblement de la gauche à la droite ; député de la Côte-d’Or à Dijon (1928-1932), réélu à Châtillon-sur-Seine (1936-1940). Peu à peu son assise électorale est combattue avec succès par les socialistes et il prend des positions nettement marquées à droite.

Il est nommé haut-commissaire du tourisme (1930) puis (proche d‘André Tardieu) sous-secrétaire d’État auprès du ministre des travaux publics et du tourisme (janvier 1931-mai 1932) sous quatre ministères successifs (Tardieu et Laval).

À Dijon, on lui doit notamment le parc municipal des sports qui portera son nom, le quartier de la Maladière et du Sacré-Cœur, etc. On doit à Gaston Gérard l’image culinaire de Dijon, développée par la Foire gastronomique qu’il crée en 1921 ainsi que par la Commanderie des Cordons-Bleus de France (1949) et les États généraux de la Gastronomie française (1950). Un poulet au vin blanc et au fromage de Comté, assorti de crème et de paprika, préparé par la première épouse du député-maire de Dijon devient en 1930 le Poulet Gaston-Gérard grâce à Curnonski qui le baptise ainsi. Au plan national, il s’occupe efficacement du tourisme, du thermalisme, etc. On lui doit encore la Route-Blanche, itinéraire routier et touristique entre Paris et la Suisse via Dijon (1937).

Il vote en 1940 les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et disparaît alors de la vie publique, se tenant prudemment à l’écart de la Collaboration active. Contrairement à ce qui a été dit et écrit, et s’il ne prend aucune part à la Résistance, il ne reçoit de 1940 à 1944 aucune distinction particulière du gouvernement de Vichy. Situation rare : comme une polémique publique intervient à propos de la dénomination du Stade Gaston-Gérard, le maire de Dijon confie la constitution d’un jury d’honneur à l’Académie des sciences, arts et belles-lettres. Celle-ci exclut Gaston Gérard de toute Collaboration active et avérée.

Après la guerre et jusqu’à son décès le 5 février 1969, il demeure une figure de la vie dijonnaise, donnant des conférences au Casino de Vichy, écrivant des livres de souvenirs, des critiques de théâtre. Devenu veuf, sa seconde épouse tiendra une galerie de peinture en son hôtel du 25 rue du Petit-Potet.

Gaston Gérard, Dijon, ma bonne ville…, Dijon, Éditions des États généraux de la Gastronomie française, Dijon, s.d., 330 p. ; et Le Miroir du coin et du temps, souvenirs et confidences, ibid., s. d., 388 p.