LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1818 ● Décès de Gaspard Monge, mathématicien

Né à Beaune le 10 mai 1746 au sein d’une famille de la petite bourgeoisie marchande, il est l’élève des Oratoriens à Beaune puis à Lyon. Il est admis à l’École du génie militaire à Mézières dans les Ardennes (1764). Il devient bientôt le fondateur de la géométrie descriptive. Puis il est nommé examinateur de la Marine (1783). Il est envoyé ainsi de port en port afin d’apprécier la compétence des futurs officiers de la Royale. Il appartient déjà à l’Académie des sciences (1780).

Les travaux scientifiques de Monge sont très nombreux. Certains sont oubliés, d’autres redevenus d’actualité. Ainsi le problème de Monge-Kantorovitch qui a de multiples applications ; de nombreux mathématiciens l’étudient aujourd’hui car il relève à la fois de la géométrie, du calcul des variations et de la recherche opérationnelle. Ses travaux sur les équations différentielles aboutirent aux équations dites de Monge–Ampère ; elles interviennent dans la conception d’antennes ou pour la conception optimisée de la forme des pare-brises de voitures !

Monge épouse en 1777 à Rocroy une jeune veuve, Catherine Huart (1747-1846) qui lui donnera trois filles. Très engagé dans la Révolution, il devient ministre de la Marine jusqu’en avril 1793. Il s’occupe des canons et des poudres, trouvant encore le temps de créer l’École normale puis l’École polytechnique. Le Directoire l’envoie en Italie (mai 1796-octobre 1797) rechercher les trésors d’art et de science gagnés par les guerres de Bonaparte, envoyés au Louvre, puis il part pour l’expédition d’Égypte et occupe une place très haute dans l’Institut créé alors. Comblé d’honneurs par l’Empire, il est nommé à la sénatorerie de Liège (1803), détenteur du château de Seraing, puis il acquiert le château de Bierre-lès-Semur. Son épouse refuse de se rendre en ses châteaux ! Il finit par s’installer modestement l’été près de l’église de Morey en Côte de Nuits, auprès de sa fille et de son gendre Marey, autour d’un beau mais petit domaine viticole, passant l’hiver à Paris.. Durement chassé par les Bourbons, il perd tous ses titres et meurt à Paris le 28 juillet 1818. Son souvenir sera logé au Panthéon, malgré les réserves de sa famille, pour le bicentenaire de 1789 en compagnie de l’abbé Grégoire. Napoléon l’avait honoré du titre de comte de Péluse (cité égyptienne) qui s’est transmis à son fils aîné, sans succession. Il existe sur la lune un cratère du nom de Monge.

Louis de Launay, Monge fondateur de l’École Polytechnique, Pierre Roger, 1933, 280 p. (avec une très bonne bibliographie des œuvres de Monge) ; - Jean-François Bazin, « La naissance d’une dynastie du vin : les Marey, Monge et Marey-Monge », Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, t. 134, 1993-1994, p. 163-187.