Née le 11 juin 1789, Catherine-Augustine Jolyot est la fille unique de Claude-François Jolyot, notaire, et de Nicole Cune. Sa mère décède en 1791, son père ne se remarie pas et élève seul sa fille. En 1809 en prévision de son mariage, il prend à son service à compter du 1er mai une jeune fille célibataire, Jeanne Dervier, âgée de 28 ans. Sa fille se marie effectivement le 6 septembre 1809 avec Jean Adelon, un jeune avocat de 26 ans, dont le père est avoué près la cour d’appel de Dijon. Quatre enfants naissent en moins de six ans dont deux seulement, Marie-Clotilde et Louis-Jean, nés en 1812 et 1815, atteindront l’âge adulte.
Claude-François Jolyot acquiert en 1818 une grande propriété à Plombières-lès-Dijon, propriété occupée actuellement par le lycée agricole Félix Kir, qui lui permet d’accueillir la famille de sa fille. Mais la cohabitation n’est pas facile, en particulier entre Catherine et Jeanne Dervier, d’autant plus qu’en 1822, cette dernière recueille à Plombières une nièce, Mathilde, pour laquelle le père de Catherine se prend d’affection.
Un évènement va bouleverser l’ordre établi. Catherine est de nouveau enceinte et met au monde en 1825 un garçon, Edmée. Pour Jeanne Dervier, cet enfant jouit mal à propos des honneurs de la légitimité et le grand-père en est vite convaincu. La rupture est irrémédiable et Catherine et sa famille abandonnent Plombières pour Dijon. Catherine met au monde en 1827 une fille, Louise-Julie, qui comme Edmée, n’est pas tenue pour légitime par son grand-père.
Catherine est affectée tout d’abord par le décès de son mari en 1832. Puis son père décède en 1835. Son héritage donne lieu à d’âpres discussions avec le clan rival constitué autour de Jeanne Dervier et de Mathilde. Catherine doit se battre pour obtenir et conserver la propriété de Plombières à laquelle elle est très attachée. Catherine se remarie à Paris le en 1837 avec Jacques Perreaux de quinze ans plus jeune qu’elle. Il a été le précepteur de ses deux premiers enfants. Les évènements laissent supposer qu’il est le père d’Edmée, décédé à l’âge de cinq ans, et de Louise-Julie. Le couple revient s’installer dans la propriété de Plombières au début des années 1850. Catherine décède le 29 mai 1871. Elle est inhumée auprès de son père et de son premier mari dans le caveau familial au cimetière de Dijon. – BQ
Bernard Quinnez, « Catherine-Augustine Adelon-Perreaux (1789-1871), dix mariages, un héritage… le lycée agricole Félix-Kir », Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, t. 148, 2013-2014, p. 343-364, ill.