En sa maison de Chenôve, le 16 mai 1818, décédait Antoine Antoine « ancien ingénieur de la Province » selon les termes de l’acte de décès. Né à Auxonne le 20 août 1744, Antoine est fils de Jeanne et de Jean-Baptiste Antoine, médecin chirurgien à Auxonne. On ne sait que peu de chose de ses études. À la différence de son frère aîné, Pierre-Joseph, on est cependant certain qu’il ne fréquenta pas l’École royale des ponts et chaussées. En 1764, on le découvre contrôleur des chemins pour le duché de Bourgogne. Il est également au service de la ville d’Auxonne comme architecte voyer. En 1774 il publie à Dijon un Mémoire sur la navigation supérieure de la Saône considérée relativement à la digue des moulins de la ville d’Auxonne. Puis, en 1780 sous pseudonyme, un mémoire intitulé Dissertation critique sur le projet de détruire la digue d’Auxonne.
En juillet 1782, les États de Bourgogne nomment Pierre-Joseph Antoine ingénieur ordinaire au bureau des ponts et chaussées tandis que son frère cadet y entre en qualité de sous-ingénieur. Ce dernier travaille au percement de routes dans l’Avallonnais et à la modification de certaines routes du Châtillonnais. Il démissionne de son poste en avril 1789, officiellement pour raisons de santé.
Au cours de l’année 1790, il publie un opuscule destiné à justifier la saisie des biens du clergé. Intitulé Quelques-uns des motifs qui ont dû et qui doivent nécessiter le dépouillement du Clergé de France, il le signe M. A** p. a. S.-I. des P.& C.
Le district de Dijon en fait un architecte à son service. En 1791, il étudie la possibilité pour l’abbatiale Saint-Bénigne de devenir le principal lieu de culte de Dijon. Il propose également la construction d’un nouveau quartier autour de l’abbatiale. Il quitte cependant une nouvelle fois ses fonctions et n’a pas à effectuer les travaux nécessaires pour faire de Saint-Bénigne une cathédrale. En 1794, il publie une Pétition pour défendre l’idée d’achever le canal de Bourgogne. Il devient associé de l’Académie de Dijon le 1er messidor an VI (19 juin 1798), où son frère est résidant. Il est également juge de paix du canton de Dijon campagne.
Chenôve rendit un hommage à l’un de ses plus illustres résidents en donnant son nom au lycée professionnel de la ville.
Philippe Ménager, Antoine Antoine (1744-1818), un ingénieur dans l’ombre de son frère aîné, à paraître.