Le 19 décembre 1718 mourut à Dijon le géomètre André Gambu, deux mois après avoir achevé l’arpentage des bois de l’abbaye de Cîteaux. Après son décès l’arpentage des terres fut poursuivi jusqu’en 1730 par son fils Bernard. L’ensemble des plans ainsi établis, complété de relevés d’architecture et de vignettes décoratives dus au bénédictin Etienne Prinstet, constitue l’Atlas de Cîteaux, qui est l’un des fleurons des Archives départementales de la Côte-d’Or. Il rend compte de l’état des bâtiments et du domaine de l’abbaye au début du XVIIIe s.
André Gambu était né à Mâcon en décembre 1647. On ne sait rien de sa formation avant qu’il ne soit pourvu de l’office d’arpenteur-juré de la maîtrise des eaux et forêts du baillage de Dijon. À ce titre et à titre privé, il a réalisé de nombreux plans de domaines, essentiellement de bois, pour des particuliers et des institutions laïques et ecclésiastiques : on en a identifié plus d’une cinquantaine dans les fonds publics et privés conservés aux Archives départementales de la Côte-d’Or. Il a beaucoup travaillé pour l’abbaye de Cîteaux où est encore conservé un Plan général des bois appartenant à Cisteaux situés aux environs de l’abbaye [par] A. Gambu, arpenteur…1681. Un bilan complet de ses plans reste à établir.
Il serait l’auteur d’un plan de Dijon (1678-1679) disparu et a collaboré à la mise au point de celui levé par l’architecte Martin de Noinville (vers 1705).
Lui succéda jusqu’en 1744 dans ses fonctions et son activité, y compris auprès de l’abbaye de Cîteaux, son fils Bernard, né à Dijon le 8 décembre 1680 et qui y mourut le 23 janvier 1747. Ce dernier est l’auteur des plans des terres inclus dans l’atlas, de quelques autres plans conservés dans le fonds de l’abbaye, ou dans les archives de communes voisines, ainsi que d’une soixantaine de plans identifiés aux Archives départementales de la Côte-d’Or.
Patrick Arabeyre, « Les Gambu, une dynastie d’infatigables arpenteurs », Atlas de Cîteaux : le domaine de l’abbaye au XVIIIe siècle, Conseil général de la Côte-d’Or et Précy-sous-Thil, l’Armançon, 1998, p. 7.