LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1971 ● Création d’un ministère de la Protection de la nature et de l’environnement

C’est une décision du président Georges Pompidou de créer un ministère qui n’avait jamais existé dans aucun gouvernement. Robert Poujade, qui avait refusé l’Éducation nationale en 1968 et les Affaires culturelles en 1969, accepta de relever le défi. Il a relaté son expérience dans un ouvrage remarquable Le ministère de l’impossible (Calmann-Lévy, 1975). Il y décrit la formation de son équipe avec des personnalités comme Serge Antoine ou Michel Barnier, la constitution de ses services à partir d’administrations détachées d’autres ministères comme l’Agriculture, l’Industrie, les Affaires culturelles, qui n’acceptent pas aisément ce démembrement. Enfin paraît, le 2 février 1971, le décret d’attribution dont l’exposé des motifs affirme l’objectif idéal de « concilier la croissance économique et l’épanouissement de la qualité de la vie. »

Le ministère, d’abord délégué auprès du Premier ministre (alors Jacques Chaban-Delmas), devient un ministère à part entière ; il changera parfois de nom mais il ne disparaîtra plus. Doté à l’origine d’un faible budget et de trois cents fonctionnaires, il agit dans de nombreux domaines : multiplication des parcs nationaux (le premier texte datait de 1960) et surtout régionaux comme le Parc naturel du Morvan (Célébrations 2020), création d‘un Conservatoire du littoral, permettant de protéger les côtes françaises d’une urbanisation dangereuse (Médaille d’or décernée par notre Académie en 1995), adoption d’une législation plus efficace pour protéger la nature de la pollution agricole et industrielle. Ce sont les combats que mène le Ministre, installé provisoirement dans l’ancien ministère de la Marine, place de la Concorde, où l’on pose des cloisons pour permettre le travail des conseillers.

Devenu maire de Dijon, Robert Poujade mettra en partie les idées du ministère dans sa ville, en créant l’un des plus grands secteurs sauvegardés de France et de nombreux espaces verts comme le parc des Carrières-Bacquin ou les combes comme la Combe à la serpent. Mais l’action principale du ministère est interministérielle et a permis de modifier les mentalités et de sensibiliser les populations à la protection de la planète, aux risques du gaspillage des ressources comme l’air, l’eau qui sont indispensables à notre vie quotidienne. – PB