LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1712 ● Un tricentenaire de Rousseau en Bourgogne

Les relations de Jean-Jacques Rousseau avec la Bourgogne ont bien souvent été examinées du seul point de vue des conséquences de deux retentissants Discours qu’il a adressés à l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon en 1750 et 1754. Le premier, répondant à la question « Si le rétablissement des science et des arts a contribué à épurer les mœurs » lui vaut le Prix de l’Académie et, après sa publication en 1751, un succès immédiat suivi d’amples discussions qui popularisent ses idées. Le second, intitulé Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, ne fut pas récompensé. Sans doute, les académiciens ont-ils manqué de clairvoyance car on ne saurait en exagérer l’importance dans l’œuvre de Rousseau.

Cependant, la lecture de ses ouvrages et de sa correspondance révèle d’autres contacts bourguignons et illustre la diversité de ses centres d’intérêt : musique, botanique, chimie. Rousseau passe à six reprises dans une région qui est sur son chemin entre la Suisse, la Savoie et Paris. Il y effectue deux séjours plus longs, en particulier pour s’y livrer aux joies de la promenade botanique. Il rencontre notamment le président au Parlement de Bourgogne Charles de Brosses, l’abbé Edmé Béguillet, savant agronome, Pierre Daubenton, collaborateur de l’Encyclopédie et, surtout Buffon, intendant du Jardin royal des plantes qui le reçoit à Montbard. Jean-Jacques confie son « plaisir » d’avoir vu M. de Buffon qui lui « fit l’accueil le plus obligeant. » Il est vrai que les deux hommes se connaissaient depuis 1743 et que Buffon s’était montré compatissant envers le citoyen de Genève. L’entretien de Montbard a peut-être porté sur une possible collaboration de Rousseau à l’Histoire naturelle des plantes.

Si ses relations avec Jean-Philippe Rameau sont difficiles, le Dijonnais n’appréciant guère sa musique, Rousseau entretient une riche correspon-dance avec des Bourguignons, en particulier des membres de l’Académie comme Charles de Brosses, Bénigne Legouz de Gerland ou Claude Varenne de Béost. Il convient enfin de noter l’énigmatique relation épistolaire qu’il entretient avec la jeune Rose Berthier, comtesse de Bizy.

En 2012, la Bourgogne rend notamment hommage à Rousseau au Jardin des Sciences (12 et 13 avril), lors d’un colloque à l’Académie (14 avril), au Théâtre de Dijon-Bourgogne (23 juin), au Musée Buffon (30 juin) et lors de la séance solennelle de l’Académie pour la remise du Prix dédié à Rousseau (10 novembre), avec la participation de la Bibliothèque Jacques-Prévert de Montbard, du Conservatoire à rayonnement régional et de la Bibliothèque municipale de Dijon.

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) : Un tricentenaire en Bourgogne – Biographie et bibliographie ; Centre régional du livre de Bourgogne, 2012, 66p., ill.