LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1920 ● Premiers automoteurs sur le canal de Bourgogne

« C’était en 1920. Un jour, nous entendîmes un bruit bizarre à l’écluse d’amont. En quelques secondes nous y fûmes, et là nous vîmes un bateau, non en bois mais tout en tôle, brune, aux hublots rouges, dont le nom était Oural I. Il faisait derrière lui un drôle de remous sale et crachait sur l’eau des flaques malsaines, irisées. » Cet extrait de La Billebaude, d’Henri Vincenot, a une vraie valeur historique. Longtemps, les embarcations naviguant les canaux bourguignons (et français) furent en bois et étaient halées, soit par des hommes, soit par des bêtes soit encore par des toueurs.

La transformation des canaux, à la suite de la loi Freycinet (1879), avait engendré l’apparition des premières péniches en bois, venues de Belgique.

C’est encore du plat pays que vinrent les premiers bateaux à coque métallique équipés d’un moteur. Oural I est un automoteur bien connu puisqu’il fut réalisé dans les ateliers de construction navale de Tamise, en Belgique, pour le compte de la Compagnie Générale de Navigation Paris Lyon Méditerranée, seule capable de pareils investissements. Il fallut attendre les lendemains de la Seconde Guerre mondiale pour que les automoteurs à moteur Diesel devinssent la règle.

Philippe Ménager, Les canaux bourguignons, op. cit.