Dijon, capitale provinciale, tel aurait pu être l’intitulé de ce « nouveau plan de la ville et des environs de Dijon » dressé en 1767. La magnificence de la cité, close de remparts, est accentuée par une minutieuse recherche graphique et un choix judicieux de mise en couleurs. Les principales rues représentées sont larges et bordées de vastes édifices civils ou religieux. Les eaux du Suzon serpentent agréablement dans la traversée de la ville quand elles n’irriguent pas généreusement les fossés. La présence de nombreux parcs et allées plantés d’arbres souligne l’agrément de l’environnement.

Capitale administrative et judiciaire, la ville souhaite en exposant ses atouts, attirer les voyageurs qui sillonnent alors l’Europe.

Jean de Beaurain, ingénieur-géographe du roi, assisté de plusieurs collaborateurs, s’est inspiré de plans antérieurs pour donner à voir et à lire, par le jeu de cartouches et cartons, une ville attractive qui compte dans l’histoire du royaume de France : la Bourgogne est mise en valeur comme « première pairie et duché de France ». La garantie de la démarche scientifique s’appuie sur l’usage de mesures variées et compréhensibles au-delà de la Province. Enfin, la volonté d’établir une représentation cartographique officielle est accentuée par la dédicace au prince de Condé, gouverneur de la province.