LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1820 ● Naissance du musicien Constant Pierrot

Joseph Constant Pierrot est né à Curel (Haute–Marne) le 11 mai 1820. Après des études au lycée de Dijon, doué d’un vif sens musical, il est envoyé par la Ville de Dijon au Conservatoire de Paris en 1841 ; au bout de seulement deux années d’études, il obtient le premier prix de cor d’harmonie. À la suite des évènements de 1848, il s’engage en politique. Gérant du Courrier républicain, il rédige des articles contre le préfet réactionnaire de l’époque. Quand le coup d’État du 2 décembre 1851 est connu à Dijon, Pierrot et ses amis se rendent le 4 à l’imprimerie Noellat, située cour Saint-Michel, pour rédiger une protestation destinée à être imprimée et affichée ; la réunion est vite interrompue et les signataires au nombre de douze sont emprisonnés jusqu’au 5 février 1852.

Constant Pierrot revient à la musique et dirige la fanfare de 1855 à 1873. Elle avait été fondée en 1851 par Jean-Baptiste Gaittet sous le nom de Société dijonnaise de fanfares et Jules Mercier en avait été le président. À la création du Conservatoire de musique de Dijon qui était une succursale du Conservatoire national de musique et de déclamation depuis mai 1869, Pierrot est nommé professeur de cor et de cornet. Il est aussi membre de l’orchestre du Grand Théâtre de Dijon et chef de musique de la Garde nationale en 1870-1871.

Pierrot meurt subitement à Beaune le 2 mars 1873. Les nombreux amis que cet excellent musicien comptait à Dijon sont très surpris car le samedi avant son décès, il jouait dans l’orchestre du Théâtre qui présentait Le Caïd, opéra bouffe d’Ambroise Thomas. Corniste distingué, compositeur à l’occasion avec, par exemple, une Élégie pour Jules Mercier, artiste sympathique au public, bon camarade, Pierrot emporte les regrets de toute une population. Ses obsèques à la cathédrale réunissent une foule nombreuse ainsi que le cortège, précédé des diverses bannières des sociétés musicales et de la loge maçonnique dont il était le vénérable.

Le conseil municipal lui accorde une concession perpétuelle au nouveau cimetière des Péjoces afin que soit élevé par souscription un monument inauguré le dimanche 9 mai 1875. On peut voir encore sa tombe avec le médaillon dû au ciseau de M. Dameron. Une rue de Dijon, dans le quartier de Mirande, porte son nom.