LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1520 ● Naissance d’Hugues Sambin, menuisier, architecte et ingénieur

Hugues Sambin naît vers 1520 à Gray de Mammès Sambin, menuisier, et de son épouse Marguerite Renyvet. Notons qu’il gardera toujours des liens avec la Comté, car il travaillera à Besançon, Dole et Salins. Son nom est mentionné, comme menuisier, sur le chantier du château de Fontainebleau en 1544. Il épouse à Dijon, en novembre 1547, Catherine Boudrillet. Le père de cette dernière est un menuisier de la ville dont il deviendra l’associé. Reçu, en mars 1549, maître-menuisier, il est, à plusieurs reprises, maître-juré de sa corporation. Ses talents si divers lui permettent d’acquérir rapidement une certaine notoriété, notamment dans le domaine de la menuiserie et de la charpente.

Pour le Palais de Justice de Dijon, il réalise, en 1583, la clôture de la chapelle du Saint-Esprit, ainsi que la porte du « Scrin » (local des archives). La monumentale porte sculptée d’entrée du bâtiment peut lui être également attribuée.

À la demande de riches commanditaires (Jean Gauthiot d’Ancier, gouverneur de la Ville de Besançon, Léonor Chabot, comte de Charny, gouverneur de Bourgogne), Hugues Sambin réalise un mobilier luxueux, avec dorure et incrustations, qu’il décore de termes, de chimères, de guirlandes : tables au piétement en éventail, buffets, cabinets, dressoirs…

Ce talentueux créateur est également architecte et réalise, entre autres, la façade de l’hôtel de Ville de Besançon (1581), le portique de la Maison Maillard, rue des Forges à Dijon (1565)… Son nom est associé à plusieurs édifices de cette ville, dont le décor présente les ornements caractéristiques de son style : mufle de lion, chou bourguignon, tête à plis de serviette, rinceau, feuille d’acanthe, chute de guirlandes de fruits…

Sambin excelle aussi dans l’art de la gravure. En témoigne son traité Œuvre de la diversité des termes dont on use en architecture, publié à Lyon en 1572, présentant différents modèles de figures, dont il s’est fait une spécialité. Cet artiste fort actif intervient également comme ingénieur militaire, tant à Dijon et dans la province que jusqu’à Salins, (portes et courtines dans les remparts de Dijon) et comme hydraulicien (assainissement du Suzon, navigabilité de l’Ouche).

Il décède à Dijon entre le 9 mars et le 12 juin 1601. Personnalité très forte de la seconde moitié du XVIe siècle, s’intéressant à tous les aspects de la création, Hugues Sambin exerça une influence durable sur le répertoire ornemental de son temps.

Henri Giroux, « Essai sur la vie et l’œuvre dijonnais d’Hugues Sambin », Mémoires de la Commission des antiquités du département de la Côte-d’Or, t. 32, 1980-1981, p. 361- 413.