Henri Vienne naquit à Dijon le 13 avril 1771. Entré en 1779 au collège des Godrans, il y fut le disciple de Claude Courtépée, qui semble avoir fait naître en lui, malgré son jeune âge et la brièveté de son séjour, le goût de la recherche et de l’histoire. Admis en 1780 au collège des oratoriens de Beaune, il y fit ses études jusqu’en 1783. Incité par ses maîtres à se faire oratorien, il partit en 1786 pour le séminaire de Paris où il prit l’habit et reçut une formation en philosophie et théologie dispensée, notamment, par Daunou, futur député et futur garde général des Archives. En 1788, à 17 ans, il était nommé préfet de 4e du collège de Juilly, puis, quelques mois plus tard, était envoyé au collège d’Arras pour y enseigner aux élèves de sixième. Carrière rapide qui connut vite un terme : en butte, en ville, à des gamins qui moquaient sa soutane, il s’en prit à eux brutalement, ce qui l’incita immédiatement à démissionner pour ne pas entacher la réputation de l’Oratoire. Il envisagea alors d’entrer dans la garde nationale, avant de prendre, en mai 1789, le chemin de Dijon où il s’adonna à des activités littéraires. Ayant épousé, le 21 juin 1791, Anne Argenton, fille d’un propriétaire de Gevrey-Chambertin, il s’installa avec elle à Nuits en 1792 et tenta d’y créer un commerce de vins qui rapidement périclita, car, plutôt qu’à vanter ses vins, il consacrait ses voyages professionnels à fréquenter les bouquinistes et visiter les monuments. Ayant dû vendre ses biens, il s’installa en 1832 à Toulon, chez son fils, officier de marine. Bibliothécaire adjoint puis archiviste de la ville, il fut chargé du classement des archives municipales, à partir desquelles il publia en 1841 Promenades dans Toulon ancien et moderne (l’ouvrage a été réédité en 2011 et une rue du centre de Toulon porte son nom). Auteur également de notices brèves sur quelques cités voisines.
À la mort de son fils, en 1842, il revint à Gevrey et se voua à la rédaction d’un Essai historique sur la ville de Nuits, publié en 1845, puis à celle d’une Notice historique, topographique et statistique de Gevrey-Chambertin, publiée en 1850. Élu membre non résidant de l’Académie de Dijon en décembre 1865, il est mort à Gevrey le 11 mai 1862. – FV
Henri Soret, Notice sur la vie et les ouvrages de M. Henri Vienne, Tarbes, Telmon, 1862, 15 p. ; – « Épisodes des trente premières années de la vie d’Henri Vienne, 1771-1804, publ. par son petit-fils », Mémoires de la Société bourguignonne de géographie et d’histoire, t. 9, 1893, p. 149-337, t. à p. Dijon, 1893, 191 p.