LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1864 ● Naissance d’Etienne Destot, radiologue

Étienne Destot est né à Dijon le premier mars 1864 rue Guillaume (actuellement rue de la Liberté). Après des études secondaires au lycée de Dijon, il entreprend des études médicales, d’abord à l’École préparatoire de médecine et de pharmacie de Dijon, puis à la Faculté de médecine de Lyon. Il se destine initialement à la médecine militaire mais il est réformé pour raison de santé. En décembre 1892, il soutient sa thèse dont le sujet porte sur La mortalité dans les services de chirurgie des hôpitaux de Lyon. Il ne craint pas de l’aborder avec une grande liberté de parole : «  On n’arrive pas à avouer un échec, aussi trouve-t-on des palliatifs comme celui-ci : la guérison opératoire était parfaite, mais une pneumonie ou toute autre maladie intercurrente est venue tout compromettre. En somme, le malade est mort guéri, et l’intervention n’est pour rien dans le décès. »

Apprenant la découverte des rayons X par Rœntgen, Destot s’enthousiasme pour cette nouvelle technique d’investigation et présente sa première radiographie dès le 5 février 1896 devant la Société des sciences médicales de Lyon. Chargé des services des rayons X de l’Hôtel-Dieu de Lyon, de l’hôpital de la Charité ainsi que de l’hôpital de la Croix-Rousse, il est considéré comme le fondateur de la radiologie hospitalière lyonnaise. Son œuvre médicale porte essentiellement sur la traumatologie du poignet et du pied. Ainsi, en 1897, il présente la première fracture de l’astragale révélée par la radiographie, fracture sans déplacement qu’aucun moyen d’investigation ordinaire ne pouvait déceler. Malheureusement, comme nombre des premiers radiologues, Destot a souffert des rayons X et une radiodermite grave des mains le contraint à quitter en 1913 ses fonctions de radiographe des hôpitaux de Lyon.

Quand la guerre devient imminente, il propose ses services au ministre de la Guerre : « Je désirerais être réintégré sur les contrôles de l’armée, soit comme chirurgien, soit comme radiographe, soit comme simple conducteur d’automobile ; j’ai cinquante ans et malgré les brûlures occasionnées par la radiographie, je puis encore rendre des services. » Réintégré en tant qu’aide-major, il séjourne 18 mois à Dijon, de janvier 1916 à juin 1917, à l’hôpital militaire temporaire implanté boulevard Voltaire. Fatigué, il part fin novembre 1918 se reposer chez des amis à Châtillon-sur-Seine et s’éteint brutalement, le 3 décembre, à l’âge de 54 ans.

Il est inhumé dans le cimetière de la commune d’Arc-et-Senans, commune dont son épouse était originaire. Son nom figure sur le monument aux morts de la commune.- BQ

 

 

Bernard Quinnez, « Le Dijonnais Étienne Destot (1864-1918), pionnier de la radiologie lyonnaise », Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, t. 140, 2003-2004, p. 385-400, ill.