LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1866 ● Naissance de Romain Rolland, écrivain pacifiste

Romain, fils du notaire Émile Rolland et d’Antoinette Courot, est né le 29 janvier 1866 à Clamecy (Nièvre). Reçu à l’École normale supérieure, il passe son agrégation d’histoire en 1889. Il séjourne de deux ans à l’École française de Rome. De retour à Paris, il enseigne l’histoire en lycée et prépare son doctorat de lettres. Sa thèse sur « Les origines du théâtre lyrique moderne », soutenue en 1895, lui vaut d’être chargé de cours à l’ENS puis d’enseigner l’histoire de la musique à la Sorbonne jusqu’en 1912.

Son roman Jean-Christophe, publié de 1904 à 1912, lui permet de se consacrer entièrement à son œuvre littéraire. Lors du déclenchement de la guerre, il est en Suisse. Il comprend vite qu’elle va conduire au « suicide » des peuples européens et lance son appel « Au-dessus de la mêlée » publié dans le Journal de Genève. (Voir les Célébrations 2014, p. 92). Le prix Nobel de littérature pour 1915 lui est décerné. Il devient une figure majeure du mouvement pacifiste international et de la Troisième internationale. Après la guerre, installé en Suisse, il poursuit la rédaction de son œuvre et entretient une importante correspondance avec des intellectuels du monde entier. Il s’intéresse à la non-violence et à Gandhi, discute avec Freud. Il est président d’honneur du Comité antifasciste international en 1933. Il s’engage de plus en plus pour la défense de l’URSS, épouse une Russe, se rend à Moscou à l’invitation de Gorki et rencontre Staline. Mais les procès de Moscou et le pacte germano-soviétique le conduisent à prendre ses distances avec la politique.

En 1938, il s’installe à Vézelay dans une maison achetée l’année précédente. Pendant l’Occupation, il garde le silence mais tient un journal qui sera publié en 2012, termine ses Mémoires, complète Le Voyage intérieur et achève ses études sur Beethoven et Péguy. Il meurt à Vézelay le 30 décembre 1944.

Romain Rolland, qui s’est toujours élevé contre la haine et a lutté pour la paix, avait l’ambition d’aider à l’émergence d’un nouvel humanisme au XXe s. Il laisse une œuvre considérable qui pose des questions toujours d’actualité. Depuis 1946, il repose au cimetière de Brèves (Nièvre). Sa mémoire est entretenue en Bourgogne, notamment à Vézelay au musée Zervos, installé dans son ancienne maison, au musée de Clamecy où une salle regroupe meubles lui ayant appartenu et souvenirs, et par l’Association Romain Rolland.

Actes des « Journées internationales Romain Rolland 2004 », Revue Europe n° 942, 2007. – Journal de Vézelay 1938-1944, édité par Jean Lacoste, Bartillat, 2012. Ill. Romain Rolland à son balcon en 1914 à Paris, Meurisse. Wikimedia Commons.