LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1818 ● Naissance de Pierre Malardier, instituteur, homme politique

Né le 14 février 1818 à Brassy, dans une famille de laboureurs, Pierre Malardier, boursier du département de la Nièvre, intègre l’École normale de Bourges en 1836. Nommé instituteur à Dun-les-Places vers 1846, la Révolution de 1848 le voit se lancer dans la politique. L’édition de L’Évangile et la République ou Mission sociale des instituteurs provoque sa révocation du corps enseignant. Élu représentant du peuple en 1849, siégeant dans le groupe de l’extrême-gauche, il est poursuivi en justice pour son Guide du peuple dans les élections ou le socialisme expliqué à nos frères des villes et des campagnes. En novembre 1849, il est condamné à un an de prison et 500 francs d’amende. Il purge sa peine à la prison de Nevers (le manuscrit de ses souvenirs a été retrouvé fin 2017). Il s’oppose au coup d’État de 1851 (il est à la barricade du Faubourg Saint-Antoine). Proscrit, il parcourt plusieurs pays européens et renoue avec son métier en devenant précepteur. De retour après l’amnistie de 1859, installé à Paris, il écrit dans les journaux d’opposition et en 1867 une brochure Aux ouvriers : la coopération et la politique. Mais, il n’oublie pas la Nièvre où il publie quelques articles dans le journal d’opposition L’Impartial du Centre. En mai 1869, dans l’arrondissement de Cosne-sur-Loire, face au candidat officiel, le baron Philippe de Bourgoing, il réunit près de 25 % des suffrages. Un an plus tard, il fait campagne contre le plébiscite de mai 1870. Après la chute de l’Empire, il est nommé commissaire civil du camp de Saincaize, à proximité de Nevers, où étaient regroupées des forces armées de la Défense nationale. Alors que des troubles en relation avec la Commune de Paris se déroulent dans le Val de Loire nivernais, il est arrêté le 19 avril 1871 à Cosne-sur-Loire, accusé de sédition et de complot contre la sûreté de l’État. Jugé en décembre avec vingt-deux autres accusés, il est condamné à quinze années de détention par la cour d’assises d’Orléans. Il est finalement gracié par le président de la République en 1879. Il est de retour dans le Morvan à la fin de la décennie 1880. Dans La Tribune républicaine, il prend nettement position contre le général Boulanger en 1888. C’est son dernier engagement politique. Le 29 janvier 1894, Pierre Malardier meurt à Lormes.

Pierre Malardier, « Un an de prison : souvenirs de la Conciergerie, de Sainte-Pélagie , de la Roquette et de la maison d’arrêt de Nevers, ms, 1850, Archives dép. de la Nièvre ; - Bernard Stainmesse, « Un instituteur rouge dans la Nièvre : Pierre Malardier », Mémoires de la Société académique du Nivernais, t. 53, 1965 p. 71-82 (1848-1871) et t. 54, 1967, p. 63-89.