LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1818 ● Naissance de Philibert Milsand, bibliothécaire et bibliographe

Né à Dijon le 4 février 1818, cadet d’un an de Joseph (Célébrations 2017), Charles Philibert Milsand est le Papillon du 19e s. Bibliothécaire-adjoint à la Ville de Dijon, après qu’il eut donné en 1861 le Catalogue […] des ouvrages imprimés de Gabriel Peignot et des Études bibliographiques sur les périodiques publiés à Dijon depuis leur origine jusqu’au 31 décembre 1860 puis en 1880 Les élections dans le département de la Côte-d’Or de 1789 à nos jours : députés et sénateurs, fragment d’une bibliographie, sur la fin d’une vie quasiment toute dédiée aux catalogues, il nous a offert son chef-d’œuvre, sa Bibliographie bourguignonne ou catalogue méthodique d’ouvrages relatifs à la Bourgogne, publiée en 1885 par notre Académie et augmentée d’un Supplément en 1888, désignée communément par son patronyme, signe de sa renommée : le Milsand, instrument de recherche près de 900 pages, qui en sus de leur notice localisait les documents (principe que reprendra la base bibliographique bourguignonne ouverte en 1995, à présent la Bibliothèque bourguignonne). L’introduction est un hymne à la science de la bibliographie qu’il incarna au point d’être lui-même « un répertoire vivant, toujours ouvert et qui se laissait feuilleter de la meilleure grâce du monde » au témoignage de Gustave d’Hugues – ce que nous avons retrouvé chez Pierre Gras.

Membre de l’Académie, et son archiviste, il exerça naturellement ses talents pour notre compagnie : sous leur titre modeste, ses Notes et documents pour servir à l’histoire de l’académie… (Mémoires, 2e s. t. 16, 1870) : abrégé historique, table des Mémoires, « prolégomènes » (dont les sujets des prix) et annexes (liste générale des membres, …) attendent leur suite ! Il vivait avec ses chats (figurés sur son ex-libris) et se délassait au théâtre … dont il rassembla aussi des « Notes et documents » (Mém. de la Société de géographie et d’histoire, 6). Citons encore ses nomenclatures Les rues de Dijon (1874) et Le Tout-Dijon (1889), son dernier ouvrage.

Le 15 avril 1879, il avait signé son testament, qui comporte plusieurs legs à la fabrique de l’église Notre-Dame de Dijon ; sa garde-robe était réservée aux Petites Sœurs des pauvres : une robe de chambre, trois pardessus, une pèlerine, plusieurs pantalons et gilets, trois chapeaux et une calotte… Il mourut dans sa maison natale le 13 février 1892 ; son décès fut déclaré par Joseph Garnier, archiviste du département et Philippe Guignard, bibliothécaire de la Ville qui signèrent également l’acte des obsèques célébrées à Notre-Dame le 16 février. Une partie de sa bibliothèque constitue maintenant le fonds éponyme à la Bibliothèque municipale.

Gustave d’Hugues, Mémoires de la Société bourguignonne de géogr. et d’hist., t. 8, 1892, p. XLVII-LI - http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k408184k/f46.image