LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1765 ● Naissance de Nicéphore Niépce, inventeur de la photographie

Né à Chalon-sur-Saône, rue de l’Oratoire, 7 mars 1765, dans une famille aisée, Joseph Niépce, comme son frère aîné Claude, effectue d’excellentes études chez les oratoriens de la ville et manifeste un goût prononcé pour la mécanique. Dans le bouleversement de la Révolution française, les deux frères passent quelques années sous l’uniforme : Claude est officier dans la marine ; Joseph, devenu Nicéphore, est officier dans l’infanterie et fait campagne en Italie. Victime du typhus, soigné à Nice, il épouse Agnès Romero, la fille de sa logeuse. En 1801, la famille s’installe à Saint-Loup-de-Varennes, dans la maison du Gras. Les deux frères inventent là le « pyréolophore », bateau mû par un moteur entraîné par l’explosion d’une substance inflammable… et se ruinent à le développer.

Nicéphore est beaucoup plus connu grâce à l’héliographie qu’il inventa autour des années 1816-1817. La date officiellement retenue est 1822 mais ce n’est qu’en 1829 que son invention fut dévoilée lorsqu’il signa avec Daguerre (1787-1851) un acte permettant à ce dernier d’exploiter le procédé. Nicéphore meurt brusquement le 3 juillet 1833 à Saint-Loup. Son nom et sa paternité dans la photographie furent méconnus jusqu’à un article de Chevreul en 1873 dans le Journal des savants qui rétablit sa part dans l’invention. Nicéphore Niépce repose, avec son épouse Agnès, dans le petit cimetière de Saint Loup de Varennes.

  1. Rateau a écrit en 1925 dans les Comptes Rendus de l’Académie des Sciences à la suite d’une note du dijonnais Pierre Clerget qui avait tenté de reconstituer le pyréolophore : « Ainsi à la gloire d’être le premier inventeur de la photographie et de l’héliogravure, Nicéphore Niépce ajoute celle d’avoir, avec son frère Claude, créé, dès 1806, le moteur à explosion ; leur nom doit désormais être cité à ce propos avant celui de Lenoir. Leur mérite est grand à divers points de vue. Ils sont, je pense, encore les seuls à nous avoir montré, par une machine ayant réellement fonctionné en donnant un effet utile, l’emploi direct d’un combustible solide dans un cylindre moteur. Près d’un siècle plus tard, Diesel s’y est essayé, mais en vain. Nous devons admirer aussi la perspicacité de ces inventeurs qui ont découvert le combustible idéal dans les moteurs, cette poudre de lycopode, composée de spores très petites, de dimension régulière, qui brûlent rapidement sans laisser de résidu. » – MP

Jean-Louis Marignier, Nicéphore Niépce, l'invention de la photographie, Belin, 1999, 591 p., ill.