Né le 20 juin 1914 à Nuits-Saint-Georges, Michel Grivelet obtint sa licence d’anglais à Lille ; admis à l’écrit de l’agrégation en 1939, mobilisé, il effectua la préparation militaire supérieure et combattit au 10^e régiment de cuirassiers, dans la 3^e division qui venait d’être confiée au Général de Gaulle. Il fut blessé et fait prisonnier le 20 mai 1940 à la bataille de Laon ; après l’hôpital, ce fut l’Oflag X B, où il enseigna l’anglais à ses camarades de captivité. Libéré en avril 1945, il réussit l’oral de l’agrégation. Rapidement appelé à la Faculté des lettres de Dijon, il soutint en 1956 sa thèse principale sur Thomas Heywood et le drame domestique élisabéthain  et pour la secondaire, fit l’édition bilingue de Mesure pour Mesure de Shakespeare dont il devint un des meilleurs spécialistes mondiaux. Il fut directeur du Centre pédagogique et membre du Conseil de l’Université. En 1971, M. Robert Poujade, organisant son équipe municipale, souhaita lui confier les affaires culturelles : il définit un programme d’ouverture au patrimoine pour tous et dès 1975, faisait voter une Charte culturelle, signée par le ministère l’année suivante, avec la création d’un Conservatoire de région et du Musée de la Vie bourguignonne, celui-ci reprenant le vieux musée Perrin de Puycousin, l’installation du Théâtre de Bourgogne au château de Gilly, le développement des Nuits de Bourgogne. Restaurations des bâtiments, mise en valeur de la collection Granville, ouverture du musée d’Art sacré, de plusieurs bibliothèques, Estivade, Eté musical, enfin l’auditorium, qu’il ne put hélas suivre jusqu’à son inauguration. Et cela, tout en continuant ses travaux sur Shakespeare : éditions bilingues de Richard II, La première partie de l’Histoire d’ Henri IV. Arrivé à la retraite, il réunit d’éminents collaborateurs pour publier une édition bilingue des oeuvres complètes (Laffont, « Bouquins », 1995-2002). Elu membre résidant de notre Académie en 1975, son discours de réception est un témoignage exquis de ce qui le mouvait. Il est décédé à Dijon le 10 mai 2000.- MCB

Jean Richard, Terence McCarthy, « Éloge de Michel Grivelet », Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, t. 138, 2001-2002, p. 79-90, ill . ; - M. Grivelet, « Les parachutistes de Macbeth : Shakespeare, la politique et le théâtre. Discours de réception », ibid., t. 123, 1976-1978, p, 447-462.