LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1913 ● Naissance de Max-Pol Fouchet

Né à Saint-Vaast-la-Hougue (Manche) le 1er mai 1913, Max-Pol passe son enfance à Alger où sa famille s’est installée. Lors de ses études de lettres, il fait la rencontre, déterminante, d’Albert Camus. Son premier livre, Simples sans vertu, parait en 1937. Deux ans après, il fonde la revue littéraire Fontaine qui publie de nombreux auteurs engagés comme Bernanos, Aragon, Artaud, Frénaud, Supervielle ou Char. En 1942, il édite le magnifique texte Liberté de Paul Éluard. Fontaine devient alors la tribune de la Résistance intellectuelle française. Après la Libération, il parcourt le monde découvrant peuples, civilisations et arts. Comme il le dit dans Fontaine de mes jours  (1979): « Ce qui nous vient d’ailleurs est immense, et fort limité ce qui vient de nous seuls. » Journaliste de radio, il participe, au début des années cinquante, au développement de la télévision et crée avec Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet Lectures pour tous. En 1964, il lance Terres des arts, émission artistique de grande qualité. Il donne des chroniques à Italiques, mais ses positions politiques contre la peine de mort ou la censure l’éloignent de la télévision, alors contrôlée par le pouvoir. Il publie régulièrement des ouvrages sur la littérature (Anthologie thématique de la poésie française, 1955), l’art (Nubie splendeur sauvée, L’Art à Carthage, 1962…) ou plus personnels (Un jour, je m’en souviens, 1969, Les Évidences secrètes, 1972…) Poète, écrivain, journaliste, critique, ethnologue, homme de radio et de télévision, Max-Pol Fouchet « n’arrêtera pas de labourer en lui » dit son ami et voisin Jules Roy, « l’amour, la mer, la mort, la liberté des hommes ».  Témoin de son temps, c’est un humaniste, un homme engagé qui dérange souvent car il a toujours été « du côté de ceux qui disent non à l’injustice ». Il s’est installé à Vézelay dans l’hiver 1957-58 pour y travailler en silence et considérer « la mince ligne d’horizon et l’immensité du ciel ». Il y meurt, le 22 août 1980. Jules Roy fera passer le militant communiste agnostique par la basilique de La Madeleine, sous le drapeau rouge, avec la complicité du père Seynhaeve, curé de Vézelay.

Guy Rouquet, dir., Max-Pol Fouchet ou le passeur de rêves : textes, photographies et témoignages, Le Castor Astral, 2000, 308 p. ; - Jules Roy, Éloge de Max-Pol Fouchet, précédé d'une oraison par le P. Pascal Seynhaeve, Actes Sud, 1980, 29 p.