LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1719 ● Naissance de Jean-Baptiste Fourcaud, ornithologue

Né à Fontaine-Française le 4 mai 1719, Jean-Baptiste Fourcaud entra tôt dans l’ordre des minimes. Il fut envoyé au couvent de Mâcon où il constitua, selon Lalande, « le plus beau cabinet d’oiseaux », vendu plus tard à l’Académie de Lyon. Le P. Fourcaud, excellent empailleur, avait en outre un « secret » pour faire entrer les oiseaux naturalisés dans des bocaux de verre à l’orifice très étroit ; il avait confié ce secret par écrit à l’Académie des sciences, à charge de ne le révéler qu’après sa mort ! Sa renommée était telle qu’il fut appelé en 1763 par le grand-duc de Parme, petite capitale mais centre névralgique de la République des Lettres, avec le titre d’« ornithologue ducal ». Ses confrères les P. Jacquier et Leseur, éminents physiciens, était présents à la cour eux aussi. Fourcaud donna sa mesure en organisant un riche cabinet d’histoire naturelle, « qui est bien la collection la plus propre à amuser des curieux de toutes les classes » (Bernoulli), et en collaborant avec le peintre Clemente Bernini pour une Ornitologia. Ce statut officiel le consola des « tracasseries » de ses supérieurs ; il était pourtant assidu à ses devoirs religieux, puisqu’on le connaissait à Parme autant pour ses sermons que pour ses travaux scientifiques. Les académiciens dijonnais l’avaient agrégé à leur corps comme correspondant en 1772. En 1775, il se rendit à Rome pour l’année jubilaire. Sa gloire scientifique était à son apogée ; il fut fêté par les milieux savants et reçu par le pape à qui il fit « un présent d’oiseaux », dont il fut récompensé par « un beau chapelet d’agate et de lapis-lazuli et un corps saint tout entier ». Invité par le grand-duc de Toscane, il mourut à Florence le 4 août de cette même année, dans la force de l’âge. Il incarne une belle figure de chercheur et de praticien des Lumières, et fournit un sujet de plus à l’imposante cohorte des minimes savants.

Jean Bernoulli, Lettres sur différens sujets, t. III, Berlin, 1779, p. 215-217. – H. Bédarida, Parme et la France de 1748 à 1789, Paris, Champion, 1928, p. 432-433.