LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1817 ● Naissance de François Chabas, égyptologue

Son père amputé du bras droit au siège de Bayonne (1814), François Chabas, né près de Briançon le 2 janvier 1817, fait ses premières études à Chalon-sur-Saône où sa famille a trouvé résidence, puis est confié à ses oncles, commerçants nantais, qui l’initient à la correspondance commerciale et aussi aux langues anciennes : il montre une rare faculté d’assimilation, excelle dans les rébus, et entreprend seul la traduction de la bible hébraïque. Revenu à Chalon, il apprend l’italien, l’allemand, l’espagnol, devient vite conseiller municipal, président du Tribunal de commerce et de la Chambre de commerce et d’industrie Chalon-Autun-Louhans, rédige une multitude de rapports (chemins de fer, liaison Rhin-Rhône !). En 1852, dans un article du Magasin pittoresque, il découvre le déchiffrage des hiéroglyphes par Champollion et prend aussitôt contact avec le successeur de celui-ci au Louvre, Emmanuel de Rougé : il est entré en égyptologie. Membre de la Société d’histoire et d’archéologie de Chalon dont la bibliothèque possède la Description d’Égypte, tout en s’intéressant aux chantiers archéologiques environnants (Germolles, Solutré, Volgu), il publie dès 1853 une « Étude sur l’inscription de Radesieh » qui le range aussitôt dans les égyptologues les plus avertis. En 1860, son ouvrage Le papyrus magique Harris, pour lequel il a fabriqué lui-même les caractères, l’Imprimerie nationale refusant de les lui prêter, lui ouvre les portes de l’Institut égyptien. En 1862, il commence ses Mélanges égyptologiques ; en 1863, c’est son Mémoire sur les papyrus hiératiques de Berti, récits d’il y 4 000 ans ; en 1876 enfin, il sort sa revue L’Égyptologie, qu’il finance. Et pourtant, il ne verra cependant jamais la vallée du Nil : il sera « oublié » lors de l’inauguration du canal de Suez… Il mourut à Versailles, le 17 mai 1882.

Évelyne et Jean Gran-Aymerich, « François Chabas », Archeologia, n° 201, 1985, p. 78-83,