LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1914 ● Naissance de Claude Régnier, savant linguiste

 Claude Régnier est né le 28 avril 1914 à Saint-Pantaléon, près d’Autun, dans une famille d’agriculteurs. Avant de fréquenter l’école, il ne parlait que le patois. Il fait ses études secondaires à l’Institution Saint-Lazare d’Autun, jusqu’ au baccalauréat lettres-philosophie obtenu en 1933. Il poursuit ses études supérieures à la Faculté des lettres de Dijon, obtient la licence de lettres. En 1938 il nommé professeur de lettres au lycée de Mâcon où il enseigne le temps de la guerre. En 1947, il est nommé professeur à la section classique du collège moderne Paul-Lapie à Courbevoie puis en 1949, au lycée Marcelin-Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés. En fréquentant les bibliothèques parisiennes, en suivant des cours à l’École pratique des hautes études, à l’Institut de phonétique et à l’École des chartes, il se donne une solide formation théorique et pratique de linguiste. Une telle formation le conduit à entreprendre la préparation d’une thèse sur les rédactions en vers de la prise d’Orange, édition intégrale critique d’une chanson de geste en français médiéval de la fin du XIIe s. En 1954, il entre comme assistant à la Sorbonne où il restera jusqu’en 1958. De cette date à 1965, il est chargé d’enseignement à la Faculté de Lille. De retour à la Sorbonne, il devient maître de conférences et soutient sa thèse en mai 1968. Elle est considérée comme un modèle, étudié à l’Université. Sa thèse complémentaire sur les parlers du Morvan découle également de ses recherches. Il utilise des méthodes modernes de dialectologie ; il procède en menant des enquêtes commune par commune, et remarque qu’il n’existe pas un mais des parlers du Morvan. Cette région naturelle isolée, restée à l’écart du progrès, est une zone de conservatisme linguistique : « les Morvandiaux parlent comme parlait Louis XIV ». L’ouvrage, d’une grande valeur scientifique, est un document irremplaçable. Claude Régnier a écrit également de nombreux articles, coopéré avec des collègues à la publication de grammaires utiles aux étudiants, et rédigé des préfaces. Ses travaux l’ont amené à l’Académie du Morvan dès sa fondation en 1967. Deux ans plus tard, il est professeur de philologie, grammaire et dialectologie à la Sorbonne Paris-IV. Il prend sa retraite en 1982 à Saint-Symphorien près d’Autun. Il décède le 6 janvier 2000 à Autun. – CP

 

 

Martine Régnier, Marcel Vigreux, Un grand savant morvandiau : Claude Régnier, Château-Chinon, 2000, 80 p., ill. (« Bulletin » / Académie du Morvan, n° 50).