LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1771 ● Naissance de Claude II Saint-Père, architecte

Issu d’une famille d’artistes dijonnais, Claude Saint-Père (ou Saintpère), né le 11 février 1771 à Dijon, est le fils unique de Charles Saint-Père, architecte, (1738-1791) et de Marie Moline. Son grand-père, Claude Saint-Père (1705-1780), était déjà un sculpteur renommé. Par alliance, Il est le neveu de François Devosge, fondateur de l’École de dessin.

Il se forme à l’École polytechnique, suivant le cours de l’architecte-théoricien Jean-Nicolas-Louis Durand (1760-1834). Une méthode d’enseignement qu’il applique quand il est nommé professeur d’architecture à l’École des beaux-arts de Dijon (1814-1848), en remplacement de l’ancien ingénieur des états, Pierre-Joseph Antoine, dont il était déjà le suppléant depuis 1809. De son union le 2 août 1803 avec Philiberte Gillotte, naissent cinq enfants. Son fils aîné Charles-Félix (1804-1895) devient lui aussi architecte, tout comme son arrière-petit-fils Gustave-Eugène (1840-1911).

Outre l’enseignement, son activité professionnelle se partage entre restaurations néogothiques et réalisations néoclassiques. Architecte diocésain en 1807, il participe à la restauration de la cathédrale Saint-Bénigne et de la crypte dont il fut l’un des artisans de la redécouverte. À partir de 1819, il restaure également les tombeaux des ducs de Bourgogne et la salle des Gardes du musée qui les accueille en 1828. Parmi ses réalisations les plus notables, citons l’église Saint-Martin d’Arc-sur-Tille (1829), la mairie-lavoir de Reulle-Vergy (1831) et l’église Notre-Dame de l’Assomption de Marsannay-la-Côte (1830-1839). S’il a peu travaillé pour les particuliers, notons toutefois l’agrandissement du château d’Agey (Côte-d’Or). Sa réussite professionnelle lui permet de faire fructifier sa fortune immobilière en partie héritée de ses parents, comme cette maison, désormais au 34 rue des Godrans, qu’il modernise en 1831. Du style néoclassique, elle conserve à l’arrière le portique à colonnes ioniques (ISMH 1942 et 1943). C’est là qu’il meurt le 22 juillet 1854, à 83 ans. – AB

 

Marie-Hélène Degroise, « Les Saintpère, sculpteurs et architectes », Actes du 107e congrès national des sociétés savantes, Brest, 1982, Archéologie et histoire de l’art, Paris, 1985, p. 317-324 ; – Jean-Pierre Roze, Saint-Bénigne de Dijon depuis la Révolution, EUD, 2015, p. 575-576.