LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1764 ● Naissance de Claude Bazire, conventionnel puis suspect

Né le 15 mai 1764 à Dijon d’une famille de négociants originaire de Normandie, instruit chez les oratoriens de Beaune, reçu bachelier en droit dans sa ville natale, Claude Bazire, devenu commis au greffe des états de Bourgogne, constata « les gaspillages éhontés, les préséances burlesques […], l’oppression des faibles pour les puissants… » Aussi rejoint-il les rangs de la Révolution : nommé au directoire du district en 1790, il fut élu député de la Côte-d’Or le 3 septembre 1791 et membre du « trio cordelier » avec François Chabot et Merlin de Thionville. Partisan de la nomination des officiers par les soldats et de la sécularisation des ordres religieux, il fit interdire les inhumations dans les églises. Très actif le 10 août 1792, élu (plus difficilement) le 4 septembre suivant à la Convention, siégeant à l’extrême gauche de la Montagne, il vota l’abolition de la royauté et la mort de Louis XVI, proposa le tutoiement obligatoire et dénonça les Girondins avant de se radoucir sensiblement, ce qui le rendit suspect. Après qu’il eut plaidé pour la fin de la Terreur « quand donc finira cette boucherie de députés ? », il tomba des suites l’affaire de la liquidation de la Compagnie des Indes, avec les dantonistes : arrêté le 17 novembre 1793, enfermé au Luxembourg, il fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire et guillotiné le 16 germinal an II (5 avril 1794) avec Danton, Chabot, Desmoulins, Fabre d’Églantine, Hérault de Séchelles. Son frère aîné, Nicolas-Guillaume, acheta des biens des émigrés (l’hôtel Villedieu de Torcy, rue Chabot-Charny à Dijon, récupéré par les Torcy sous la Restauration), des vignes à Vosne-Romanée. Sa fille épousera le général-comte Louis Liger-Belair (Voir les Célébrations 2012) : ceci a-t-il quelque rapport avec cela? – MCB

Jean Bart, « Claude Bazire et le mariage des prêtres », Religion et Révolution en Côte-d'Or : actes du colloque des 25 et 26 novembre 2010, Archives départementales de la Côte-d'Or, 2012, p. 133-143 ; - Michel Benoît, 1793, la République de la tentation : une affaire de corruption sous la Ière République, Précy-sous-Thil, l'Armançon, 2008, 220 p., ill.