LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1863 ● Naissance d’André Blondel, maître de l’électronique française

André Blondel est né à Chaumont le 28 août 1863 d’une  famille d’origine dijonnaise. Il avait 10 ans à la mort de sa mère ; son père, magistrat lui donne une éducation exceptionnelle. Élève au Lycée de Dijon, reçu à l’École normale supérieure et à l’École polytechnique, il choisit cette dernière puis il rentre à celle des Ponts et Chaussées d’où il sort major avec le titre d’ingénieur des Ponts. En 1885, il passe une licence ès-sciences mathématiques et quatre ans plus tard, une licence ès-sciences physiques. En 1888, il est affecté au service des phares et balises qu’il ne quitte pas jusqu’à sa retraite en 1927. On lui doit les principaux progrès de la photométrie, notamment la classification des grandeurs fondamentales et le choix des unités ; il conçoit un « lumenmètre » pour la mesure des flux lumineux, étudie les sources lumineuses électriques pour l’éclairage des phares et l’éclairage public. Après Buffon et Augustin Fresnel, il reprend l’étude théorique des lentilles à échelons. L’éclairage des côtes a bénéficié de ses perfectionnements. En 1893, il est nommé professeur suppléant du cours d’électricité industrielle à l’École nationale supérieure des Mines et chargé d’organiser à l’École des Ponts et Chaussées le cours d’électricité appliquée qu’il va assurer jusqu’en 1930. Louis de Broglie le considère comme le « Maître de l’électrotechnique française contemporaine ». Il apporte une contribution très importante à l’étude théorique  et expérimentale de toutes les machines électriques (générateurs à courants continus et alternatifs, moteurs divers : synchrones et asynchrones, commutatrices), met au point des méthodes pour analyser leur fonctionnement ainsi que des procédés de calcul des lignes électriques et de la propagation des perturbations sur celles-ci.

En 1893, il invente l’oscillographe à équipage mobile qui permet l’étude graphique des courants alternatifs. En 1898, les établissements Carpentier fabriquent l’hystérésimètre Blondel. En 1900, il transforme avec E. Labour un électrodynamomètre Siemens en Wattmètre pour mesurer les puissances électriques. Dans le domaine des ondes hertziennes, il imagine le principe des méthodes radiogoniométriques : les navires et les avions peuvent ainsi se diriger même en cas de brouillard. Il crée les radiophares. Dès 1902, il propose la réalisation de la téléphonie sans fil par vairiation d’amplitude des ondes entretenues. Deux ans plus tard, avec Emile Harlé et Léon Mahl, il établit le projet de transport de l’énergie électrique par courants polyphasés sous 120 000 volts entre Génissiat et Paris et propose l’établissement de l’importante usine hydroélectrique de Génissiat. En 1911, il tombe malade : il sera pratiquement obligé de garder désormais la chambre, sans cesser cependant de travailler la photométrie et l’optique, les oscillographes et les arcs électriques, l’électrotechnique, la radioélectricité, l’électromécanique  et l’acoustique. Il passe en général la période d’été dans sa propriété de Longpérier aux environs de Charolles ;  il a fondé un dispensaire à Perrecy-les-Forges. En 1913, il est élu à l’Académie des sciences et en 1932, correspondant de l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg. Il meurt à Paris le 15 novembre 1938. Son nom a été donné à la centrale hydroélectrique de Donzère-Mondragon.- MP et MCB

Louis de Broglie, « André Blondel », Savants et découvertes , 1, Albin Michel, 1951 (« Les savants et le monde »), p. 89-121 ; - André Boutaric, « Notice sur M. André Blondel », Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, t. 108, 1939, p. XIII-XV.