LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1563 ● Naissance d’Abigaïl Mathieu, bienfaitrice de Chalon-sur-Saône

Fille « d’honeste Etienne Mathieu » inquiété pour chanter les psaumes suivant la traduction de Bèze et de Marot, Abigaïl se maria cinq fois, en premières noces avec Edme Vadot, de 30 ans son aîné, qui resta son préféra, avec lequel elle vécut le plus longtemps et commença ses œuvres de charité, en dernières avec le baron de Traves, qui lui survécut. La donation des époux Vadot (1619) était établie en faveur de l’hôpital et du collège, aussi des prisonniers, criminels ou débiteurs. L’année suivante, Abigaïl installait les ursulines et veilla sur leur couvent jusqu’à son décès (elle leur laissa ses entrailles embaumées). Le testament de 1624 récompensait les serviteurs et les bons mariages, de même que celui de 1638, qui organisait des distributions et ses funérailles avec moult  précisions et détails, pour assurer sa mémoire « en perpétuité ». Ces vœux ont été exaucés : son portrait, celui d’Edme sont conservés à l’hôpital et l’association de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine hospitalier porte le nom d’Abigaïl Mathieu.

Kathleen Ashley, « Réforme sociale et désir d’immortalité : Abigaïl Mathieu, une bienfaitrice d’exception », Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Chalon-sur-Saône, t. 68, 2000, p. 47-60, ill., portr. en coul. en couv.