LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1716 ● Naissance à Dijon de Jean-François, le neveu de Rameau

Jean-François Rameau, baptisé le 31 janvier 1716 en l’église Saint-Michel de Dijon, a été immortalisé par Denis Diderot dans un dialogue satirique intitulé Le Neveu de Rameau. Celui-ci s’est plu à accentuer l’originalité du personnage et l’a présenté comme un être fantasque et amoral. Il est vrai que Jean-François, victime de la violence de son père, Claude Rameau, a peiné à trouver un équilibre personnel et professionnel. Accueilli par son oncle, le célèbre Jean-Philippe, à Paris, en 1745, il se fait vite remarquer par les désordres qu’il cause dans les cafés comme à l’opéra. Jean-François Rameau publie sans succès en 1766, La Raméïde, long poème autobiographique à sa propre gloire : « glorieux de mon nom, plus encore de succès… » Il ne parviendra pas non plus à s’imposer dans le monde musical même s’il a rencontré un beau succès d’estime grâce à des compositions pour clavecin. Précisons que contrairement à ce qu’il proclamait, son oncle Jean-Philippe l’a aidé y compris lors de ses difficultés avec la police et la justice.

L’achat de l’office d’inspecteur et contrôleur des jurés de la communauté des maîtres-à-danser de la ville et faubourgs de Paris n’a pas davantage contribué à le stabiliser. Jean-François décède le 5 février 1777 à Armentières (Nord) dans l’institution des Bons-fils où il était interné depuis 1769.

André Magnan, Rameau le neveu : textes et documents, CNRS éd., 1993, 246 p.