LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1871 ● L’année terrible en Côte-d’Or et dans l’Yonne

Dès le début de l’année, la guerre cause d’importants dommages dans toutes les localités : Auxerre et Avallon sont bombardées. Quelques succès galvanisent la population : l’armée des Vosges, composée de groupes très hétéroclites, est conduite à la victoire par le général Giuseppe Garibaldi et ses fils. Du 21 au 23 janvier, les affrontements sont meurtriers à Dijon et dans les villages voisins. La prise du drapeau d’un régiment poméranien par le jeune Victor Curtat est un des événements devenus emblématiques de cette bataille de Dijon. Malgré tous les efforts, les Prussiens, un temps contenus, occupent une nouvelle fois les départements de la Côte-d’Or et de l’Yonne au début du mois de février 1871, conformément aux termes de l’armistice signé le 28 janvier.

En outre, les tensions politiques sont exacerbées lorsqu’il s’agit de désigner les députés de la nouvelle Assemblée législative constituante. La Côte-d’Or élit en février des républicains, favorables à la poursuite de la guerre, tels que Marie François Sadi Carnot (futur président de la République), Pierre Joigneaux ou encore le maire Auguste Dubois, mais ils sont minoritaires dans l’Assemblée monarchiste. Les événements de la Commune de Paris (mars à mai) ne connaissent pas de développements durables dans les deux départements ; citons cependant la tentative de soulèvement à Auxerre, le drapeau rouge flottant sur l’hôtel de ville de Tonnerre, les multiples rassemblements et actions qui inquiétèrent les autorités icaunaises.

La population restera profondément marquée pendant de nombreuses années par la violence de la nouvelle occupation des territoires ; aux humiliations s’ajoutent les emprisonnements sans motif et les réquisitions de toute sorte. Dès février, l’occupant exige du département de la Côte-d’Or un impôt de guerre exorbitant : « 25 francs par tête pour les habitants des campagnes, 50 francs par tête pour les habitants des villes » sous peine d’exécutions d’otages. Le département de l’Yonne est évacué progressivement à partir de mars tandis que la ville de Dijon doit attendre le 27 octobre. – ÉL