LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1766 ● Lancement du vaisseau La Bourgogne

La guerre de Sept-Ans fait perdre de nombreux bâtiments à la marine de Louis XV et les finances du royaume ne permettent guère de financer un programme ambitieux de nouvelles constructions. Le duc de Choiseul, secrétaire d’État à la Marine, lance en 1761 un appel aux dons des collectivités de province, des villes et des institutions. Les États de Bourgogne répondent favorablement et leur navire de troisième rang, portant deux ponts d’artillerie, est mis en chantier à Toulon avec quatre autres. Ce sont des vaisseaux de 74 canons du type généralement considéré comme le compromis le plus performant des vaisseaux militaires de l’époque de la marine à voile. Le 26 juin 1766, La Bourgogne est lancée à Toulon et sert dans la flotte de la Méditerranée. Le 4 mai 1779 sur la côte de Gibraltar, le bâtiment prend part à un engagement naval avec La Victoire contre les deux frégates anglaises dont l’une est capturée. Incorporée à la flotte de l’Atlantique à Brest, La Bourgogne se rend en 1781 aux Antilles avec l’escadre du comte de Grasse. Elle participe aux combats de la guerre d’indépendance américaine qui culmine avec la victoire de la baie de Chesepeake et permet la prise de Yorktown.

En 1782, La Bourgogne est mêlée au malheureux épisode des Saintes où l’héroïsme de son équipage sous les ordres du capitaine de Charitte a évité, à défaut d’empêcher la capture de l’amiral de Grasse, la perte de plusieurs vaisseaux français. Les États de Bourgogne, dès qu’ils ont connaissance de ce fait d’armes, adressent un remerciement au chevalier de Charitte « pour la gloire que le vaisseau La Bourgogne a acquise sous ses ordres, et notamment à la journée du 12 avril 1782. » Placé ensuite sous les ordres du capitaine de vaisseau Champmartin, La Bourgogne fut détruit le 4 février 1783 à la suite d’une erreur de navigation sur les côtes de Curaçao entraînant la mort de quatre-vingt personnes.

Michel Vergé-Franceschi, La marine française au XVIIIe siècle : guerres, administration, exploration, SEDES, 1996, 451 p. (« Regards sur l’histoire : histoire moderne », 114),