LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1813 ● Joseph Fiévée est promu Préfet de la Nièvre par Napoléon

En mars 1813, les Neversois découvrent leur nouveau préfet en la personne de Joseph Fiévée (1767-1839). En accédant à la fonction préfectorale, celui-ci achève ainsi une belle promotion comme seules la Révolution et l’Empire en ont permises. Issu de la modeste bourgeoisie parisienne, il fut journaliste sous la Terreur, emprisonné à plusieurs reprises pour ses écrits qui furent aussi son salut. Auteur de La Dot de Suzette, un ouvrage qui moquait les mœurs du Directoire, il se fit remarquer de Napoléon dont il devint un conseiller secret de 1802 à 1813. A partir de 1810, il siège comme maître des requêtes au Conseil d’Etat jusqu’à sa nomination à Nevers. Il se maintint à son poste de préfet durant la Première Restauration, ce qui lui valut d’être écarté lors des Cent-Jours.

De son passage dans la Nièvre, il convient peut-être de retenir une aimable anecdote que rapporte Jean Tulard : « En avance sur son époque, il affichait son homosexualité en faisant jouer à son ami Théodore Leclercq […] le rôle de maîtresse de maison à la préfecture de Nevers. Personne n’osa protester en 1813, soit que l’autorité du préfet ait fait taire les mécontents, soit que les Nivernais, dans leur candeur, n’aient rien compris. » On peut donc affirmer que Monsieur le Préfet appliquait à lui-même l’une de ses nombreuses et savoureuses devises : « Quand on a un vice, il faut savoir le porter. » – PhM

Jean Tulard, Dictionnaire amoureux de Napoléon, Plon, 2012, p. 219-221.