Né à Moulins à l’Épiphanie 1569, et gratifié en cet honneur du nom de l’un des Rois mages, Gaspard Dinet était fils de l’un des principaux officiers du bailliage de Bourbonnais. Marchant sur les traces de son frère Pierre, il choisit la vie ecclésiastique, entrant dès 1585 chez les minimes de Paris. Il ne resta pas longtemps simple religieux ; on l’envoya en 1590-1591 au couvent romain de la Trinité-des-Monts, réservé aux membres français de l’Ordre, et il fut investi de fonctions d’administration et de gouvernement. À la mort de son frère, en 1595, il le remplaça auprès d’Henri IV comme prédicateur et confesseur. Ses talents oratoires ne s’exerçaient pas seulement à la cour, et on se pressait pour l’entendre partout où il donnait des Avents ou des Carêmes. Cela explique son choix pour le siège de Mâcon en 1599 ; Dinet fut sacré le 6 janvier 1600 à Saint-Germain-des-Prés par le cardinal de Joyeuse. Aussitôt, il se mit à l’œuvre, incarnant en Bourgogne du Sud l’idéal de l’évêque réformateur sur le modèle borroméen.

Dès 1601, il entreprit une visite générale du diocèse, au cours de laquelle il distribua pas moins de 13 587 confirmations ! Des synodes lui donnèrent l’occasion de préciser ses vues à l’intention de son clergé. Surtout, pour renouveler en profondeur l’esprit ecclésiastique, il fonda un séminaire diocésain en 1613, pour lequel il écrivit un règlement inspiré de l’exemple milanais. Gaspard Dinet mourut à la tâche en 1619 ; son neveu Louis lui succéda à Mâcon.

Ordonnances générales faictes par monseigneur le révérendissime évesque de Mascon pour le réglement de son diocèse, Lyon, 1602 ; - Antoine Gayot, SJ, Vie de révérendissime père en Dieu messire Gaspard Dinet, évesque de Mâcon, 1650, BM Dijon, ms 824. – Comte de La Rochette, Histoire des évêques de Mâcon, t. 2, Mâcon, Protat, 1867, p. 501-525 ; - Francisque Cimetier, « Les origines du séminaire de Mâcon », Annales de l’Académie de Mâcon, t. 17, 1912, p. 280-346.