En 1769, le marchand roannais Pérouse implantait au lieudit Les Pys, alors sur le tènement de la paroisse de Digoin (aujourd’hui sur la commune de La Motte-Saint-Jean), une manufacture de faïences stannifères. Cette installation semble avoir été justifiée par deux raisons pratiques, la proximité, au lieudit Les Ardillets, d’un gisement d’argile, et, à quelques encablures de là, à Neuvy, d’une mine de charbon. Ce dernier choix semble d’ailleurs capital puisqu’en 1767, Pérouse avait signé avec le sieur de Chargères, propriétaire de ladite mine, un partenariat dans lequel il s’engageait à développer l’utilisation du charbon neuvyssois. Cette première faïencerie digoinaise semble avoir connu un certain succès et fut déplacée en l’ancien Logis du Dauphin, dans le bourg même de Digoin, en 1776. La date d’arrêt d’exploitation est mal connue, certains documents laissent penser qu’elle fonctionnait encore en 1799, soit bien au-delà des dates communément admises (1793).

Philippe Ménager, « Le Charolais décrit par l’ingénieur Pierre-Jean Guillemot dans les premières statistiques de Saône-et-Loire rédigées en 1799 », Échos du passé, n° 110, 2011, p. 31-52 ; - Maurice Grosbeau et alii, « La première faïencerie de Digoin », ibid., n°125, 2018, p. 43-58, ill.