LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1919 ● Élections municipales, le temps des renversements politiques

L’armistice signé, l’État organisa des élections municipales pour 1919, celles prévues en 1916 (les mandats sont alors de quatre ans) ayant été annulées pour cause de guerre. Pour la première fois, on utilise des isoloirs. Le corps électoral se trouve composé d’un nombre important d’anciens combattants ayant connu l’horreur des tranchées et d’hommes ayant perdu qui un frère ou un fils. Si certains maires en place de longue date passèrent l’obstacle sans problème (Jean Bouveri à Montceau-les-Mines [en place depuis 1900], Lucien Cornet à Sens [maire depuis 1893]), des dynasties tombèrent. À Gueugnon, les Campionnet, maîtres de forge et maires de père en fils depuis 1852, sont chassés par les urnes. La gauche arrive au pouvoir avec Jean Laville. Au Creusot, c’est la fin de l’influence Schneider (Henri puis Eugène II et ensuite Rebillard, candidat des patrons [Eugène II était dans sa liste], tenaient la mairie depuis 1871). Le scrutin de 1919 assura le retour en leur fauteuil de maires de quelques élus partis au front. Ce fut le cas du docteur Henri Régnier, maire de Decize en 1912, qui abandonna son poste en 1914. Enfin, les élections municipales de 1919 virent l’arrivée de quelques hommes politiques appelés à un bel avenir. À Dijon, c’est Gaston Gérard qui prend la mairie ; il la tiendra jusqu’en 1935. À Montchanin, c’est Jean-Marie Guillot qui devient maire. Il le fut jusqu’en 1947, excepté durant la Seconde Guerre mondiale.