LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1812 ● Décès de Pierre Larcher, helléniste

Né le 12 octobre 1726 à Dijon dans une famille qui s’était illustrée dans la magistrature, Pierre-Henri Larcher refusa de continuer les études juridiques et se rendit à Paris, au collège de Laon, pour étudier les langues anglaise et grecque. Au retour d’un séjour de deux ans en Grande Bretagne, il commence une œuvre de traducteur de l’une et l’autre : l’Électre, d’Euripide (1751), le Discours sur la poésie pastorale de Pope (1752), l’Histoire des amours de Chéréas et de Callirhoë, roman de Chariton (1763). Membre non résidant de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon le 11 février de cette même année, introduit par Richard de Ruffey, il osa quatre ans plus tard une réfutation des « paradoxes historiques et théologiques » exposés par Voltaire dans son Supplément à la philosophie de l’histoire, à laquelle le philosophe de Ferney, piqué au vif, répondit par un pamphlet Réponse à mon oncle, auquel le Dijonnais répliqua dans sa Réponse à la défense de mon oncle… Avec son Mémoire sur Vénus, ouvrage archéologique et mythologique, il obtint d’abord le prix de la Saint-Martin puis un fauteuil à l’Académie des inscriptions. Il s’adonna enfin, pendant quinze années, à traduire l’Histoire d’Hérodote, avec des remarques historiques et critiques, un essai sur la chronologie d’Hérodote, et une table géographique (7 vol. Musier, 1786), « style pauvre mais érudition sûre ». L’Institut lui ouvrit ses portes en 1796 et l’Université lui offrit une chaire de littérature grecque en 1809, le dispensant toutefois d’enseigner eu égard à son âge. Il mourut à Paris le 22 décembre 1812. Le Catalogue des livres rares et précieux de sa bibliothèque, mise en vente en février 1814, compte 2143 numéros.