LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1918 ● Décès de Jules-Alfred Pierrot-Deseilligny, sélénographe

Né à Paris le 8 mars 1867, il est décédé le 13 janvier 1918 au château de Mont d’Arnaud à Broye près d’Étang-sur-Arroux. Sa famille était liée aux Schneider. Son père Alfred-Nicolas Pierrot-Deseilligny (1828-1875) fut ministre des travaux publics et de l’agriculture. Jules-Alfred put s’occuper d’archéologie et d’histoire et publier une notice sur l’Amphithéâtre de Lyon au Congrès archéologique de France le 20 juin 1887. En 1891 il crée la revue le Magasin littéraire. Il y collabore assidûment sous le pseudonyme de « Jacques Henry ». Une grande partie de ses loisirs est consacrée à des sociétés savantes en particulier à la Société éduenne, à la Société des parlers français qui étudiait les dialectes de nos provinces et était dirigée par Gaston Paris.

On le considère ensuite comme un sélénographe amateur de haut niveau, membre de la Société astronomique de France de 1896 jusqu’à sa mort.

Il devient maire de Broye de 1906 à 1917. Auteur de plusieurs communications sur la lune, dans ses « Variations observées sur la lune »  pour le Bulletin de la société astronomique de France, il indique les changements de couleur du sol lunaire du cirque Flammarion et de Palus Putredinis (Marais de la Putréfaction) en fonction de la position du Soleil. À ce sujet, il publia en 1905 un volume sous le titre Un site lunaire : le Palus Putredinis et en 1906, il écrit un article « Projet d’études sélénographiques ». Il fait le choix de donner non pas des photographies mais des dessins. À sa mort, Camille Flammarion dans la séance du 3 février 1918 de la Société astronomique de France rappela qu’il était secrétaire de la commission lunaire et que « le nom de  Deseilligny  devrait désigner l’une des régions mystérieuses vers lesquelles, il dirigea constamment les yeux ». Le parcours de Jules Pierrot-Deseilligny est évidemment atypique. Un cratère circulaire de la face visible de la lune (21,1° N – 20,6° E) de 6,6 km de diamètre et de 1190 m de profondeur lui est dédié en 1935.

Laurence Guignard, « Pratiques amateurs d’observation de la lune », Romantisme : revue du XIXe siècle, n° 166, 2014, p. 165-178.