LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1818 ● Décès de François Simonet des Colmiers, député

Né le 29 septembre 1741 à Dijon, fils aîné de Jacques Simonnet d’Escolmiers, trésorier général de France et Marie-Anne Rougeot, il entra dans les ordres en 1764, devint chanoine chez les Prémontrés de Chambre-Fontaine et curé-prieur de Congis-sur-Thérouanne (Seine-et-Marne). Pour ses qualités d’administrateur, il devint abbé de Notre-Dame d’Abbécourt (Orgeval, Yvelines) en 1783. Député du clergé aux États-Généraux de 1789, partisan précoce de la réunion des trois ordres, il fut un membre actif de l’Assemblée constituante, siégeant dans quatre comités. Il accepta la vente des biens du Clergé, et prêta serment à la Constitution civile du Clergé. En 1793 il fut inquiété à cause de l’émigration d’une nièce ; en 1794 son frère, ancien fermier général, fut exécuté. « François Simonet Coulmier » fut nommé le 1er vendémiaire an VI (22 septembre 1799) régisseur général de l’hospice de Charenton, le principal hôpital d’aliénés du pays. Il fut élu, pour le département de la Seine, au Corps législatif où il siégea, dans le groupe des modérés, de 1799 à 1803. Excellent gestionnaire, il développa considérablement l’hospice où il fit appliquer le « traitement moral » de Pinel dans lequel l’outil thérapeutique est le dialogue avec le malade, par la parole et toutes sortes de formes artistiques, dont le théâtre, important à Charenton après l’internement du marquis de Sade le 27 avril 1803.

La conduite de l’asile se faisait en harmonie avec le médecin-chef Gastaldy qui mourut en 1805 et fut remplacé par Royer-Collard. Celui-ci exigea de contrôler les registres de malades (ce qui pouvait menacer les internés politiques) et de changer les méthodes de traitement. Coulmiers fut soumis à une enquête sur sa gestion à l’issue de laquelle il fut démis de ses fonctions, le 30 mai 1814. Il mourut le 4 juin 1818, à Paris. Son passé révolutionnaire, la querelle perdue contre Royer-Collard ont fait naître, à son propos, une légende noire (voir la Biographie Universelle de Michaud, 1836) sur laquelle les historiens contemporains reviennent.

Edna Lemay, dir., Dictionnaire des Constituants 1789-1791, Universitas, 1981, t. 2, p. 240 ; - Jean-Luc Chappey, « Le nain, le médecin et le divin marquis : folie et politique à Charenton entre le Directoire et l’Empire », Annales historiques de la Révolution française, n° 374, oct.-déc. 2013, p. 53-83.