LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1969 ● Décès de Didier Sayet, graveur

C’est au domicile de son grand-père paternel que Didier Sayet vit le jour, le 20 janvier 1888, dans le hameau de Pont sur la commune d’Alluy, près de Châtillon-en-Bazois (Nièvre). Après des études à l’École des travaux publics, son goût pour la création artistique le pousse à se consacrer exclusivement à la peinture. Il partage sa vie entre le Bazois et son domicile parisien. Autodidacte, il commence par se faire remarquer par sa peinture satirique au Salon des Indépendants en 1922, puis avec des toiles plus pondérées à diverses expositions de Paris, à Dijon et à Autun, au Mouciau, à Bourges, et à Nevers. Peintre de paysages et de motifs floraux, il aborde progressivement la gravure, surtout des bois gravés dans lesquels son talent s’exprime pleinement. En 1934 et l’année suivante, il présente ainsi deux portraits de paysans nivernais, une Légende Morvandelle et une représentation de l’église de Moulins-Engilbert. La suite qui découle de ce travail consiste en un album intitulé En Morvan imprimé en 1936, composé de six planches. Puis il propose un second ensemble de créations xylographiques dédiées à la commune de Moulins-Engilbert (Nièvre) et ses environs. Cette période de création autour de la gravure sur bois prend fin en 1939, avec deux œuvres : Portrait d’Émile Zola et la maison des Fouans à Rognes et un autre portrait intitulé Franklin Roosevelt. Désormais il ne présentera plus que des peintures. Cependant la critique est loin d’être unanime sur son talent de peintre : « Didier Sayet d’Alluy […] expose une toile bizarre, intitulée : En progrès ! C’est un sombre tableau de guerre avec explosions, écroulements, cadavres. […] Il y a là une intention manifestée avec beaucoup de volonté, mais peut-être étrangère au domaine de l’art. » Il ne se décourage pas et présente d’autres œuvres  au Salon d’Hiver en 1950 et 1962, au Salon des Indépendants en 1951. Il exposera aussi à Nevers à la galerie d’art Contencin en 1949. Il décèdera le 13 septembre 1969.

Jean-François Lefebure, « Didier Sayet (1888-1969) », La Nièvre gravée, l’école de Fernand Chalandre, éd de la Fabrique, 2010, p. 66-70.