LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1868 ● Décès d’Antoine Vechte, orfèvre

Fils de menuisier, Antoine Vechte naît à Vic-sous-Thil le 16 juin 1800. Il suit son père à Paris et devient apprenti ciseleur, puis ouvrier chez le fondeur Soyer. Il crée ensuite des modèles de pendules pour le bronzier Vittoz. Grâce à sa parfaite maîtrise de la technique du repoussé, ses premiers essais de plats et de boucliers décoratifs séduisent un antiquaire qui les vend sous le nom de maîtres italiens de la Renaissance.

Sa notoriété grandit, avec l’appui du sculpteur Jean-Jacques Feuchère, et il obtient en 1836 une commande du duc de Luynes pour un vase d’argent sur le thème de Neptune et de Galatée.

Son talent désormais reconnu, Vechte collabore avec l’orfèvre Fauconnier à la réalisation d’un vase monumental destiné au général La Fayette, puis avec Froment-Meurice pour l’épée offerte par la Ville de Paris en cadeau de naissance au comte de Paris en 1838. La Coupe des vendanges en agathe et argent, dont il a exécuté la ciselure, obtient à Froment-Meurice la médaille d’or de l’exposition des Produits de l’industrie française en 1844. Au Salon de 1848, ses propres créations : vase, aiguière et coupe ornés de figures allégoriques ou mythologiques lui valent la médaille d’or et la Légion d’honneur.

Il quitte ensuite la France pour Londres, où il travaille pour la fabrique d’orfèvrerie Hunt & Roskell, fournisseurs de la reine Victoria. Il se distingue à l’exposition universelle de Londres en 1851, puis à celle de Paris en 1855, avec un bouclier consacré à Shakespeare, Milton et Newton. De retour en France en 1860, il installe son atelier à Dieppe. Il expose encore en 1867 une couverture en platine pour la boîte des Très Riches Heures du duc de Berry, récemment acquises par le duc d’Aumale. Décédé à Avallon le 30 août 1868, dans la maison qu’il avait acquise en 1861, il demeure l’une des grandes figures de l’orfèvrerie française du XIXe siècle.

Denise Durey, « Antoine Vechte, un des plus grands orfèvres du XIXe siècle, Avallonnais aujourd'hui injustement oublié », Bulletin de la Société d'études d'Avallon, t. 75, 1993-1995, p. 48-61, ill.