LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1813 ● Décès d’Andoche Junot, duc d’Abrantès

Andoche Junot est né le 24 septembre 1771 à Bussy-le-Grand (Côte-d’Or) dans une famille aisée. Son père aurait été un fermier de Buffon. Il commence des études de droit avant de s’engager comme volontaire en 1792. Sergent au siège de Toulon l’année suivante, il est remarqué par le capitaine Bonaparte qui en fait son aide de camp. La voie est désormais tracée pour Junot qui suit étroitement dans son ascension vers la gloire un chef qui est pour lui une véritable idole. Nommé colonel après la campagne d’Italie, il est de l’expédition d’Egypte. Général de brigade, engagé en Syrie, il se distingue par une belle victoire sur les Turcs à la bataille de Nazareth. Revenu en France après le coup d’Etat, promu général de division, il est nommé gouverneur militaire de Paris. Le 30 octobre 1800, il épouse Laure Permon, dont la mère, une Comnène, revendique l’ascendance de la dynastie byzantine.

Commence alors une vie de plaisirs et de fantaisies qui va finalement indisposer le nouvel Empereur, lequel l’envoie comme ambassadeur au Portugal. Il quitte son poste de sa propre initiative pour rejoindre Napoléon à Austerlitz. Il ne sera pas de la première promotion des maréchaux. En 1807, il commande en chef au Portugal, s’empare de Lisbonne et reçoit de ce fait le titre de duc d’Abrantès. Mais il est vaincu par Wellington l’année suivante et doit signer la capitulation de Cintra. Il ne sera jamais Maréchal de France. A Paris, sa vie est de plus en plus déréglée. Lors de la campagne de Russie, il ne donne pas satisfaction à l’Empereur qui l’expédie gouverner les Provinces illyriennes. C’est là que va se manifester un dérangement mental de plus en plus évident. On a rapporté que dans un bal officiel donné à Raguse, il se serait présenté seulement vêtu de ses décorations, mais l’anecdote ne dit pas comment il les avait fixées ! Renvoyé dans ses foyers, il séjourne chez son père à Montbard et, dans une crise, il se jette dans le vide. Il meurt de ses blessures le 29 juillet 1813. Sa femme Laure, duchesse d’Abrantès, lui survivra jusqu’en 1844. Elle a laissé des Mémoires particulièrement appréciés des contemporains et de la postérité (J. de Bonnot, 1967-1968).

Tout au long du 20ème siècle, la caserne Junot a été un lieu cher aux Dijonnais. Elle vient de disparaître dans la restructuration urbaine du nord de la ville.- PP

 

Dictionnaire Napoléon, dir. Jean Tulard, Fayard, 1987, p. 990-992, ill.