LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1920 ● Début des liens franco-tchèques au lycée Carnot de Dijon

Seul exemple français d’une coopération diplomatique de cette nature ayant subsisté jusqu’à nos jours, en 1920 arrivent au lycée Carnot de Dijon une quinzaine de jeunes Tchèques pour y accomplir une scolarité de plusieurs années conduisant au baccalauréat. Après la Grande Guerre, il s’agit pour des personnalités tchèques (Ferdinand Spisek) et françaises (Jules Legras, Louis Eisenmann, le général Maurice Pellé) d’imaginer le moyen d’atténuer l’influence germanique et austro-hongroise sur les futures élites du nouvel État. Edvard Bene a soutenu sa thèse à Dijon en 1908 mais il n’est pas l’un des principaux artisans du projet. Ainsi plusieurs centaines de jeunes Tchèques et quelques Slovaques se forment-ils à Dijon. Cet accueil subit plusieurs interruptions, de 1940 à 1945, puis de 1948 à 1966 et de 1973 à 1990 – celles-ci dues à l’influence soviétique sur ce pays. Ancien élève du lycée Carnot (1966-1969), Vaclav Jamek reçoit le Prix Médicis étranger (pour son Traité des Courtes Merveilles). Le nouveau pouvoir installé à Prague (Vaclav Havel) confie à l’ambassadeur Cestmir Cisar (promotion 1936-1939 au lycée Carnot) la mission de rétablir ces liens. Le Conseil régional de Bourgogne et le lycée Carnot dirigé par Marcelle Albert saisissent aussitôt l’opportunité de rétablir ces liens. Il en est ainsi grâce à une volonté fortement exprimée et traduite en actes. L’implication du Quai d’Orsay sur un tel projet est unique en France (expérience fluctuante au lycée Daudet de Nîmes).

Lukas Macek, La section tchèque du lycée Carnot, 1920-2000, Maison de Bourgogne, Prague, 2001, 114 p.