LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1870 ● Début de l’occupation allemande

Le 2 septembre 1870, l’empereur Napoléon III capitule à Sedan ; le 4 septembre, la République est proclamée. Dès lors, l’avancée des troupes ennemies en direction de Paris est inexorable. La fragilité du gouvernement de défense nationale tiraillé entre bonapartistes, légitimistes et républicains ne favorise pas l’efficacité des forces militaires françaises qui tentent de se réorganiser. Malgré l’incontestable courage des volontaires, mobiles et autres francs-tireurs, les départements de l’Yonne et de la Côte-d’Or sont envahis dès le début de novembre 1870. Dans la Nièvre, seules les communes de Neuvy-sur-Loire et Myennes souffrent d’une brève incursion de l’armée allemande à la fin du mois de décembre ; les termes prussiens et allemands sont indifféremment utilisés durant les années 1870/1871. La tactique de harcèlement menée par les soldats de Giuseppe Garibaldi, les chemises rouges, n’est guère prisée des autorités militaires.

Victorieux à Châtillon-sur-Seine le 19 novembre, il doit renoncer à libérer Dijon le 26 novembre mais réussit depuis son quartier général d’Autun à contenir l’armée allemande hors du département de Saône-et-Loire. La bataille qui se déroule à Nuits le 18 décembre marque un arrêt de l’avancée allemande et la fin de la première occupation de la ville de Dijon le 27 décembre 1870. Un armistice signé le 28 janvier 1871 entre Otto de Bismarck, chancelier de la Confédération germanique et Jules Favre, ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Défense nationale fixe une ligne de démarcation entre les armées. Celle-ci passe par le département « de l’Yonne jusqu’au point où, à l’est de Quarré-les-Tombes, se touchent les départements de la Côte-d’Or, de la Nièvre et de l’Yonne », mais il est stipulé que le département de la Côte-d’Or comme ceux voisins du Doubs et du Jura ne sont pas concernés par le traité d’armistice. La ville de Dijon connaît donc une deuxième occupation à partir du 31 janvier 1871 ; la ville de Beaune est occupée à deux reprises en février et mars 1871. Les vexations et exactions reprennent et sont amplifiées avec des prises d’otages, réquisitions alimentaires et de logements. En outre, le département de la Côte-d’Or doit verser une indemnité de guerre et la ville de Dijon est contrainte d’emprunter un million de francs. Cette deuxième occupation marque particulièrement la population en raison des violences, arrestations et emprisonnements arbitraires ainsi que de l’intransigeance de l’ennemi. Le 24 septembre 1871, les prussiens mettent les scellés sur les presses du Progrès de la Côte-d’Or qui doit se replier à Nuits jusqu’à la fin de l’occupation, le 28 octobre 1871.

Pierre Milza, « L’année terrible ». 1. La guerre franco-prussienne, septembre 1870-mars 1871, Perrin, 2009, 460 p., pl.