Le Morvan est le cœur de la Bourgogne. Son territoire, partagé entre les quatre départements bourguignons, présente des caractéristiques originales qui tiennent à la nature granitique de son sol, à ses beaux paysages de bois et de lacs, à son habitat dispersé et à son rude climat. Le son sol pauvre du « Vieux massif » et les difficultés d’y faire pénétrer les voies de communication ont obligé de longue date ses natifs à le quitter. En 1970 le Morvan ne compte guère plus de trente mille habitants et les menaces se font toujours plus insistantes sur sa forêt victime d’un enrésinement incontrôlé ou sur ses cours d’eau qu’on voudrait encore barrer de vastes retenues propres à défigurer les sites.

Ses élus décident de réagir et de créer un Parc naturel. Il ne s’agit pas seulement de préserver une forte identité, de protéger les milieux naturels ou un patrimoine culturel. L’ambition de ses promoteurs est de contribuer directement au développement touristique, économique et social de la région morvandelle pour attirer et fixer des activités et une population susceptibles de créer une nouvelle dynamique respectueuse des traditions.

La charte constitutive est adoptée le 16 octobre 1970 et une Association régionale est chargée de mettre en place les outils nécessaires. La Maison du Parc, centre d’accueil et d’information, est installée au château de Saint-Brisson (Nièvre) en 1975. L’année suivante lors d’une assemblée réunie à Château-Chinon par son député-maire, François Mitterrand, en présence de Pierre Denizot, préfet de région, un syndicat mixte est créé et devient la structure juridique support de Parc. Paul Flandin (cf. Célébrations 2017, p. 31) en est élu le président.

Depuis la révision de sa charte en 2007, le Parc compte 117 communes, dont 40 sont classées en zone de montagne, et 5 villes partenaires situées à sa périphérie. La population dépasse les soixante-dix mille habitants.

La Parc a, entre autres actions, mis en place un réseau Natura 2000 (sites naturels protégés), lancé un projet Leader (développement de l’économie rurale), mobilisé des fonds européens, passé des contrats pour la protection des ressources en eau, valorisé les sites remarquables etc. Les objectifs ambitieux des fondateurs n’ont sans doute pas été tous atteints mais, grâce à son Parc, le Morvan est maintenant un territoire vivant et innovant.

Marcel Vigreux, Parc naturel régional du Morvan, Gallimard Loisirs, nouv. éd. 2014, 192 p. (« Encyclopédie du voyage »).