LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1869 ● Construction de l’église néo-romane Notre-Dame de Digoin

L’église Saint-Georges, du XIe siècle, connut au XIXe siècle une série de désagréments qui poussèrent l’abbé Lapalus, curé de Digoin, à faire procéder à son arasement au printemps 1869. À l’automne de la même année, l’érection d’une nouvelle église débutait. Celle-ci n’aurait pu être qu’une église fabricienne de plus si les plans sur lesquels elle fut construite avaient été signés par l’ingénieur départemental. Or, c’est là sa grande singularité, l’abbé Lapalus refusa de recourir aux services de celui-ci et sollicita un architecte privé charollais, Della Joggna. Ce dernier dut concevoir un édifice répondant aux vues de l’abbé, à savoir rappeler architecturalement les grandes églises de pèlerinage bourguignonnes et pouvant recevoir elle-même un pèlerinage, l’abbé espérant développer celui lié à Notre-Dame-de-la-Providence, dont le culte est alors inédit. Cela donne une église néo-romane où l’on retrouve de claires références à la basilique de Vézelay, à l’ancienne abbatiale de Cluny et à l’église Saint-Étienne de Nevers. De facto, l’église digoinaise se présente comme un édifice en tout point inédit dans le paysage des églises fabriciennes de Saône-et-Loire du XIXe siècle.

Paul Chaussard, Images du passé digoinais, rééd. Génelard, Le Caractère en marche, 1996, 279 p. ; - Philippe Ménager, Digoin, une ville au fil de l’eau et du temps, à paraître.